Mardi, sur le marché, il y avait ce type qui promettait monts et merveilles. J'attends quand même de le voir pour le croire. 

Le premier mardi des vacances, sur le marché, il y avait ce type qui criait des choses. Le grand Charles, pas de Gaulle, mais Piquion. Il parlait des brumisateurs et des fontaines, il annonçait des tas d’activités, dans tous les quartiers. Il promettait des fresques, des activités en bord de Seine. Il nous a dit que mercredi, il faudrait que les gens fabriquent leurs propres transats avant d’en profiter. Ce ne sont pas vraiment des vacances ça, si on doit tout fabriquer. 

Il interpellait les gens, certains passaient sans l’écouter, d’autres s’arrêtaient et rigolaient en l’écoutant. Je me suis arrêté quelques minutes. 

A un moment il s’est mis à lire des petites poésies, écrites sur des feuillets. Pas du Flaubert ou du Baudelaire, non, mais des poésies que les enfants d'Ivry lui avaient données. Et là, il y a eu un coup de vent, les poésies se sont envolées. J'aimais bien cette idée, les poésies qui se font la malle. Il s’est mis à quatre pattes pour les ramasser, tout en continuant à annoncer les activités de l’été dans le micro collé à sa bouche, avec son copain qui s'en fichait et qui jouait toujours du saxo.

Rémy d'Ivry

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