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La voix de Paul Robeson ouvrit la voie à Martin Luther-King et Malcolm X. © DR

Artiste, athlète, activiste… Afro-américain. La vie de Paul Robeson (1898-1976) a tout d’un mythe antique plongé dans l’enfer de l’Amérique ségrégationniste. Tour à tour sportif de haut niveau (en football américain, baseball et basket), chanteur de gospel et d’opéra, acteur au théâtre et au cinéma, avocat ou encore écrivain, ce géant de son époque (1,91 m pour une centaine de kilos) avait surtout le tort d’être noir et communiste. Et ça, aux États-Unis, on a beau être une star, ça ne passe pas trop. Dès lors, reléguer ce pionnier des droits civiques aux oubliettes de l’Histoire deviendra une priorité du gouvernement américain…

Paul Robeson, artiste et révolutionnaire, traduction française de la monographie que lui consacra en 2016 l’historien afro-américain Gerald Horne, sort ce 29 janvier aux éditions Otium, émanation de la librairie coopérative ivryenne Envie de Lire (16 rue Gabriel Péri).

« Il n’y a jamais eu de livre en français sur Robeson, constate l’éditeur Raùl Mora. Il s’agissait donc de combler cette lacune en restituant l’une des plus importantes figures occultées de l’histoire afro-américaine. Le livre de Horne montre le rapport entre la stature artistique de Robeson et son refus de renier son engagement pacifiste, anticolonialiste et antiraciste. Il est vraiment le chaînon manquant entre la Harlem Renaissance des années 30 et le mouvement des droits civiques des années 60, car il incarnait la convergence entre le mouvement ouvrier, les luttes afro-américaines et les mondes artistiques et intellectuels. »

Un ouvrage salutaire à découvrir en avant-première, le 22 janvier au Hangar, en présence de l’auteur, Gerald Horne. Une soirée accompagnée d’extraits de la filmographie de ce monument méconnu de la culture populaire qu’était Paul Robeson, l’Hercule rouge et noir qui combattit l’hydre capitaliste, colonialiste et raciste.

Daniel Paris-Clavel

Mercredi 22 janvier, 20h, au Hangar (3/5 rue Raspail). Entrée libre.

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