Courrier du Maire au Préfet suite à l'incident d'exploitation de l'incinérateur Ivry-Paris XIII

26/09/2025

Par un courrier adressé au Préfet, le Maire d'Ivry-sur-Seine demande à ce qu'un Bureau du comité de suivi de site (associant élu·es locaux, représentant·es du Syctom, de l'exploitant et des associations environnementales) soit organisé dans les meilleurs délais, suite à l'incident d'exploitation de l'incinérateur survenu mercredi 24 septembre.

Nouvelle étude de la fondation Toxicowatch : la ville d’Ivry-sur-Seine saisit à nouveau l’Agence Régionale de Santé (ARS).

24/09/2025
Le collectif 3R vient de publier une nouvelle étude de la fondation néerlandaise Toxicowatch, portant sur la présence dans l’air de Polluants Organiques Persistants (POP) dont les dioxines, les PFAS, les HAP ainsi que les métaux lourds. 
Conduite avec le concours de la Ville, dans un objectif de transparence, cette étude s’appuie sur l’analyse de filtres d’aération présents dans les centrales de traitement de l’air de quatre écoles d’Ivry, ainsi qu’une autre, située à Charenton. Toutes se trouvent dans un rayon d’1,5 kilomètre autour de l’incinérateur Ivry-Paris XIII. Des poussières présentes chez un riverain ont été également été analysées.

Au regard de cette seconde tranche de résultats, la Ville a décidé de saisir une nouvelle fois les autorités sanitaires compétentes, ici l’ARS. L’objectif : engager des études complémentaires pour évaluer le risque sanitaire de ces polluants, et prendre, si nécessaire, des mesures afin de protéger les habitant·es.

Lire le communiqué de presse

Réponse de l'ARS aux questions de la FCPE

28/08/2025

Dans ce courrier en date du 28 août, l'Agence Régionale de Santé (ARS) Île de France répond aux interrogations et inquiétudes formulées par la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves (FCPE) de l'école de l'Orme au Chat. 

L'agence rappelle d'abord que les polluants retrouvés à Ivry sont présents dans toute l'Île-de-France, et que l'exposition humaine à ces pollutions se fait essentiellement par voie alimentaire. Une étude montre également qu'il n’a pas été mis en évidence de sur-imprégnation (pénétration trop importante dans le corps) significative due à l’exposition par inhalation de polluants des riverains des incinérateurs. En effet, selon nos habitudes alimentaires et notre condition, nous sommes en effet tous plus ou moins exposés à ces polluants qui peuvent s’accumulent dans le corps.

L'agence revient sur les ETM (éléments traces métalliques) retrouvés dans les sols, en affirmant que les concentrations restent globalement comparables à celles habituellement rencontrées en milieu urbain. Toutefois, des récents prélèvements ont effet montré une concentration en plomb légèrement supérieure au seuil de vigilance sanitaire dans la cour de récréation de l'école de l'Orme-au-Chat. Ces résultats ont été adressés à la mairie d'Ivry-sur-Seine pour la mise en oeuvre de mesures de gestion appropriées.

Enfin, l'agence assure que la surmortalité par cancer mise en évidence par l’Observatoire régional de la santé dans le 13ème arrondissement de Paris et chez l’homme dans l’Ouest du Val-de-Marne ne peut être corrélée avec la présence de l'incinérateur d'Ivry. En ce qui concerne les suspicions de cas groupés de cancer parmi le personnel du lycée Romain-Rolland, les investigations sont toujours en cours.

L'ARS conclut qu'au vu des éléments et études pré-cités, il n'apparaît pas pertinent de mettre en place des études épidémiologiques supplémentaires.

Réponse du Préfet du Val-de-Marne au courrier du Maire d'Ivry-sur-Seine

01/08/2025

Le Préfet du Val-de-Marne apporte par ce courrier des réponses aux demandes et questions formulées par le Maire d'Ivry dans un précédent courrier (voir plus bas). Ces éléments ont notamment été apportés suite à plusieurs réunions qui se sont tenues entre temps : le 19 juin à la préfecture en présence des services de l'État, ainsi que le 2 juillet dans le cadre d'une commission de suivi de site de l'usine IP XIII.

  • Concernant le comparatif d'émissions de polluants entre l'actuelle Unité d'Incinération d'Ordures Ménagères (UIOM) et l'Unité de Valorisation Énergétique (UVE) : en raison notamment de l'application de valeurs limites encore plus strictes, la nouvelle usine, indépendamment de la baisse du tonnage incinéré qui passera de 730 000 tonnes à 350 000 tonnes et entraînera de fait une baisse des émissions, aura une efficacité environnementale renforcée.
     
  • Concernant un possible décalage entre la logique des meilleures techniques disponibles (MTD) et les seuils qui seraient à même de prémunir de tout risque : la Préfecture renvoit vers les études menées par Santé Publique France. Si les polluants sont susceptibles d'entrer en contact avec l'homme par voie digestive, respiratoire ou cutanée, c'est l'alimentation, par la voie digestive, qui constitue le mode d'exposition très majoritaire. S'agissant des métaux lourds (aluminium, cobalt, plomb et étain). seule l'exposition via le sol contaminé apparaît à ce stade, susceptible de provoquer un contact avec l'homme, et donc pertinente à investiguer. En revanche, l'état de la connaissance scientifique ne permet pas d'être aussi affirmatif s'agissant des polluants organiques persistants (POPs) présents dans les poussières de sol. En tout état de cause, les métaux et les POPs persistent longtemps dans les sols et leur présence peut résulter tant du passé industriel que des autres activités humaines actuelles. Il ne peut donc être établi avec certitude que les contaminants viennent de l'incinérateur.
     
  • Concernant les normes applicables à la nouvelle usine, qui seraient plus souples que celles appliquées aux Pays-Bas : la DRIEAT(Direction régionale et interdépartementale de l'Environnement, de l'Aménagement et des Transports) a sollicité le ministère de la transition écologique afin qu'il prenne contact avec son homologue néerlandais pour obtenir l'arrêté d'autorisation de fonctionnement de cette usine afin de s'assurer du mode de calcul des valeurs limites d'émission.
     
  • Concernant les métaux lourds : de nouveaux prélèvements ont été réalisés dans la cour de l'école de l'Orme au Chat, ainsi que dans les deux crèches à proximité du jardin Elizabeth.
    En ce qui concerne l'école de l'Orme au Chat, la présence de plomb dans les sols d'une des cours est confirmée au-delà du seuil de vigilance du HCSP (concentration en plomb de 140 mg/kg pour un seuil de vigilance à 100 mg/kg). Il peut être mis fin à l'exposition des enfants en excavant puis en recouvrant ce terre-plein central au milieu de la cour par de la terre saine sur 30 à 50 centimètres, comme il est d'usage dans les situations identiques. En complément, et plus systématiquement pour les espaces en terre dans les écoles et crèches, un paillage permet de créer une barrière physique réduisant le risque d'ingestion de particules de sol par le comportement main-bouche des jeunes enfants.
    En ce qui concerne les deux crèches, les prélèvements effectués par le LCPP indiquent des concentrations globalement similaires ou plus faibles que pour celles de l'étude Toxicowatch. Il n'y a notamment plus de dépassement en cadmium et la moyenne. Ainsi, il n'y a pas lieu de recommander des mesures de gestion complémentaire sur ces 2 crèches.

Le Préfet conclut en rappelant que les installations présentes à Ivry sont soumises à des normaes draconiennes évoluant régulièrement pour tenir compte de l'évolution des réglementations, des connaissances et techniques disponibles. L'UIOM respecte les réglementations imposées, et fait elle-même l'objet d'un suivi étroit de la part de la DRIEAT qui inspecte régulièrement le site et analyse les données d'autosurveillance. En outre, les services de l'État s'assurent du respect des normes environnementales et sanitaires auxquelles l'UIOM actuelle ou l'UVE à venir sont soumises.

Lettre du Maire aux Ivryen·nes - Résultats des nouveaux prélèvements

18/07/2025

Dans un courrier adressé aux habitant·es, le Maire Philippe Bouyssou revient sur les résultats de l'étude Toxicowatch et dresse le bilan des échanges menés avec différents acteurs (élu·es, services de l'État, associations, exploitants...) :

À la suite de ces échanges, l'ARS a saisi le 3 juin le Laboratoire Central de la Préfecture de Police (LCPP), qui a été mener une nouvelle campagne de prélevements le 12 juin sur des sites ivryens proches de l’incinérateur et/ou mis préalablement en avant par Toxicowatch: l’école de l’Orme au Chat, la crèche associative « Eveil Parents Enfants », la crèche départementale Jean-Jacques Rousseau. Un point « de référence » a aussi été placé dans le bois de Vincennes. Il a été décidé de mesurer la concentration pour 14 métaux lourds distincts, analysables au LCPP, notamment le plomb, le cadmium, l’arsenic et le mercure.

Il apparaît que :

  • Les résultats des mesures opérées sur les 9 points de prélèvement Ivryens « ne diffèrent pas notablement du "point de référence" situé au bois de Vincennes »
     
  • Le niveau de concentration en métaux lourds constaté dans les prélèvements ne dépasse pas les seuils d’alerte sanitaire, exception faite d’un des 3 points de l’école de l’Orme au Chat, en ce qui concerne le plomb. D’après I’ARS toujours, cette « situation est assez courante en milieu urbain ». Néanmoins toutes les mesures d’élimination de cette pollution vont être prises par les services municipaux.

À ce stade, il est donc possible d’affirmer qu’il n’existe pas, à ce jour, de risque sanitaire immédiat concernant la pollution des sols aux métaux lourds, qui serait spécifique à la proximité de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII.

En ce qui concerne la nouvelle usine du Syctom, qui brûlera deux fois de moins de déchets que l’usine actuelle, et aura des valeurs d’émissions inférieures à cet équipement datant de 1969, le Maire souhaite se mobiliser sur deux objectifs :

  • Obtenir que le SYCTOM, les services de l’État, et les associations s’accordent sur une « zone d’influence possible sur l’environnement » autour de l’usine, et que cette aire soit surveillée de manière spécifique.
  • Dépasser, en ce qui concerne la diversité des émissions mesurées, le principe de « l’état actuel des connaissances » : les campagnes de mesures relatives au futur site du SYCTOM ne doivent pas se borner aux composants considérés aujourd’hui comme dangereux pour la santé.

Courrier du Maire d'Ivry-sur-Seine au Préfet du Val-de-Marne suite à la réunion d'information au sujet des résultats de l'étude Toxicowatch

28/05/2025

Au lendemain d'une réunion publique à l'hôtel de ville, organisée à la suite de la publication des résultats intermédiaires de l'étude Toxicowatch, le Maire d'Ivry a écrit un courrier adressé au Préfet du Val-de-Marne afin d'obtenir des éléments de réponse aux questions et inquiétudes des citoyens.

Le Maire demande notamment :

  • Un comparatif des émissions de pollution entre l'actuelle Unité d'Incinération d'Ordures Ménagères (UIOM), en fonctionnement depuis 1969, et l'Unité de Valorisation Energétique (UVE), qui devrait rentrer en fonction en fin d'année, afin de savoir si les performances en matière de diminution de pollution ne seraient pas simplement liées à la baisse de la quantité de déchets brûlés.
     
  • Les valeurs d'émission à partir desquelles un risque sanitaire est avéré pour les populations environnantes, afin d'identifier tout potentiel décalage entre la logique des Meilleures Techniques Disponibles (MTD) et les seuils à même de prémunir de tout risque sanitaire.
     
  • De confirmer ou non le fait que les seuils d'émissions autorisés en France soient supérieurs que dans d'autres pays de l'UE (en l'occurence les Pays-Bas), et si oui, d'en justifier les raisons.
     
  • D'indiquer la conduite à suivre pour protéger la population des secteurs qui pourraient être impactés en cas d'éventuels incidents d'exploitation.
     
  • D'anticiper collectivement les contours des dispositifs de surveillance de la future UVE.

Le Maire souhaite également convenir d'un moment de travail préparatoir associant l'ensemble des intervenants de l'État, ainsi que le Syctom et l'exploitant du site IPXIII.

Pollution aux dioxines et aux métaux lourds autour de l'incinérateur d'Ivry : la collectivité demande des réponses

Avril 2025
Une étude de la fondation ToxicoWatch révèle des taux anormalement élevés de dioxines et de métaux lourds aux abords du centre de traitement des déchets Ivry-Paris XIII.

Ces résultats suscitent de légitimes inquiétudes, notamment concernant d’éventuels risques sanitaires. La municipalité souhaite des réponses claires de la part du Syctom (syndicat intercommunal qui traite les déchets ménagers) ainsi que des services de l’État (Agence régionale de santé (ARS), Santé Publique France, Direction régionale et interdépartementale de l'Environnement, de l'Aménagement et des Transports d'Île-de-France (DRIEAT) notamment).

  • Quelles évolutions qualitatives entre l’incinérateur actuel et la future Unité de Valorisation Energétique (UVE) ? Quelles avancées en matière d’émissions de polluants (dioxines, métaux lourds…) qui ne seraient pas liées à la diminution par deux des tonnages traités ? Quelles sont les sources des pollutions mises en évidence dans le cadre des rapports de la fondation Toxicowatch ?
  • À partir de quelles valeurs d’émissions, existe-t-il un risque sanitaire pour la population ?
  • Y-a-t-il différents niveaux de seuils d’autorisation au niveau européen ? Si oui, comment la justifier ?
  • Dans le cadre des investigations conduites par l’ARS, quelle devrait-être la conduite à tenir pour protéger la population en cas de dépassement des valeurs limites ?
  • Quelles garanties attendues de la nouvelle usine quant au dispositif de surveillance qui devront aller au-delà de la réglementation ?

En amont du prochain comité de suivi de site Ivry-Paris XIII qui aura lieu le 2 juillet prochain, une réunion d’urgence est demandée par le Maire d’Ivry-sur-Seine pour réunir les différents acteurs du dossier afin d’apporter des réponses précises aux inquiétudes des habitant·es et si nécessaire engager des actions adaptées.

Les habitant·es, les usager.res ont été invité·es à poser leurs questions sur la plateforme Ivry & moi : elles seront relayées aux instances de l’État lors des réunions de suivi et une communication dédiée permettra de vous informer des réponses fournies. Cette consultation est désormais terminée.

Réunion d'information du 27 mai 2025

Mardi 27 mai 2025 se déroulait une réunion publique à l'Hôtel de Ville. Elle a permis de revenir sur la publication récente des résultats intermédiaires de l'étude de la fondation Toxicowatch sur la présence de polluants à Ivry. 

Le maire, Philippe Bouyssou ainsi que des représentant·es de l’Agence Régionale de Santé, de l’Éducation nationale, du collectif 3R et d'autres acteur·ices concerné·es sont intervenus et ont pu répondre aux questions du public.

Rayon d’1 km autour du centre de traitement des déchets Ivry-Paris XIII

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