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Le poète Serge Pey arpente des champs inexplorés. © C-Mulas

C’est une soirée au verbe libre et haut qui se prépare le 6 février au théâtre Antoine Vitez dans le cadre du festival Sons d’hiver. Deux têtes d’affiche successivement sur la même scène : le poète libertaire Serge Pey, un maître, et le jeune Abdullah Miniaw, slameur égyptien. Deux sorciers épris de liberté qui, dans un même souffle, livreront leurs transes.

Le premier est un poète aux bâtons. Serge Pey égraine sa poésie en marchant et en gravant ses mots à l’encre de Chine sur des bois de châtaignier ou de noisetier. Le Toulousain a l’oralité pour force et combat. Poète sonore donc, mais aussi acteur, plasticien et philosophe, ce performeur et batteur de la langue se veut « champteur », créateur de champs.

Par-delà les frontières de l’art, Serge Pey, musicien engagé du verbe et de la voix a inventé une nouvelle forme de poésie, physique et bien vivante. Accompagné de son fidèle comparse basque, Beñat Achiary, et du fils de celui-ci, Julen Axiary, il nous emportera dans son alchimie percussive.

Quasi mystique

C’est avec un autre poète qu’il partagera la scène à Ivry ce soir-là : Abdullah Miniawy, compositeur et chanteur soufi, porte-voix de la jeunesse égyptienne et de la révolte de 2011. Dans une autre forme de transe, il délivre avec son trio Le Cri du Caire, un cri du cœur. Aux côtés des fameux Peter Corser, saxophone et clarinette, et Pierre Le Bourgeois, violoncelle, le jeune poète militant, chanteur et slameur se livrera à des psalmodies soufies et du spoken word.

Une performance en mode free qui, dans un murmure vibrant, parle de pauvreté, de religion, d’éducation et de liberté… Celui qui a séduit le grand trompettiste Erik Truffaz livrera son message mystique et politique de sa voix hypnotique. Dans l’amour et l’urgence de l’espoir.

Sylvie Moisy

Serge Pey / Le cri du Caire : le 6 février à 20h, au Théâtre Antoine Vitez (1 rue Simon Dereure). 01 46 70 21 55. theatredivryantoinevitez.ivry94.f

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