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Farmata et Boubacar avec leurs jumelles et les pompiers qui ont réalisé l’accouchement en urgence . © Mairie d’Ivry-sur-Seine - Marie-Pierre Dieterlé

Emmitouflées dans leur doudoune rose à pois, les jumelles Zaynab et Khadidia dorment paisiblement dans les bras de leurs parents ce 19 janvier 2020. Leur naissance était prévue le 20 décembre 2019, par césarienne. Mais elles ont décidé d’avancer légèrement leur date d’arrivée.« Le 3 décembre dans la soirée, j’avais choisi les prénoms des bébés avec ma grande fille, à partir d’une liste que mon mari avait écrite, se rappelle la maman Farmata, agent de renfort dans les écoles maternelles de la Ville de Paris. À deux heures du matin, j’ai perdu les eaux mais je n’avais pas vraiment de contractions. »Appelés, trois pompiers du centre de secours d’Ivry*,  Lionel, 19 ans,  Anthony, 21 ans  et Loïc, 32 ans, se rendent au domicile du couple, boulevard Hippolyte Marques, vers cinq heures du matin et décident de le conduire à la maternité.

« Ça arrive ! »

Une fois arrivés en bas de l’immeuble, tout ne va pas se passer comme prévu. La femme, qui a déjà eu trois enfants avec des accouchements longs, s’écrit : « Ça arrive ! ». Elle est aussitôt allongée sur un brancard dans le camion et les pompiers constatent que le premier bébé a commencé à pointer le bout de son nez, ou plus précisément ses jambes ! Il se présente en effet par le siège, c’est-à-dire le bas du corps en premier, ce qui est rare et plutôt dangereux. Le médecin coordinateur de la brigade est appelé au téléphone et indique les gestes à effectuer pour dégager rapidement la tête du nourrisson qui n’était pas encore passée. Deux minutes après, sa petite sœur se présente sans difficulté, mais toujours les pieds en avant !

Entre temps, le Samu et un autre camion de pompiers étaient arrivés en renfort mais l’intervention était terminée. Anthony, le responsable de l’équipe, venait ainsi de réaliser son premier accouchement. Il avait auparavant suivi juste une demi-journée de formation sur le sujet dans le cadre de ses études. « Tout s’est passé très vite, nous n’avons même pas eu le temps de chauffer le camion, explique-t-il. Aussi nous avons proposé aux parents de mettre les bébés au chaud, chacun contre leur torse, peau à peau. » A priori la façon la plus douce de se poser sur la planète Terre, après une certaine précipitation !

Catherine Mercadier

*membre de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

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