Venise, Ernest GOSNAT

Né le 30 novembre 1887 à Bourges (Cher), fils d'un ouvrier charpentier, compagnon du tour de France, et d'une couturière, Venise Gosnat fut très tôt orphelin.

Militant du Parti socialiste depuis 1911, il fut un syndicaliste actif. C'est vers février 1915 qu'il fut élu au bureau du syndicat CGT des Établissements militaires. Mobilisé en 1914 puis en 1917, Venise Gosnat revint du front physiquement affaibli. Il reprit, néanmoins, son activité syndicale. En 1921, il accéda au secrétariat général du syndicat des Établissements militaires et créa la société sportive, musicale et artistique "La Prolétarienne". En juillet 1922, il fut licencié des Établissements militaires pour son action syndicale et politique et dut vivre des revenus ‘une échoppe de cordonnier. Puis il vint habiter en région parisienne, à Villejuif, et travailla chez
Citroën avant de devenir gardien des HBM de la place Philibert Pompée (aujourd'hui Insurrection). Il anima l'Union fraternelle des locataires d'Ivry puis fut nommé, le 1er février 1928, gérant du groupe HBM et chargé de l'entretien des chaudières ; le 4 août 1932, il devint chef du personnel de l'Office HBM et directeur par intérim le 15 décembre 1932, et enfin, directeur en titre le 24 septembre 1934. Suite à l'expérience de "La Prolétarienne" de Bourges, il anima la "Chorale populaire Jean-Baptiste Clément" une société de musique qui rayonna sur la banlieue sud. En 1928, il devint directeur du patronage. Il était par ailleurs chargé par le Parti communiste d'assurer le logement de militants recherchés. Venise Gosnat entra dans la municipalité de Georges Marrane (voir ce nom) en mai 1929. Réélu en 1935, il fut désigné cinquième adjoint chargé de l'urbanisme et de la construction. Le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 9 février 1940.

Secrétaire de la section communiste d'Ivry en remplacement de Maurice Gunsbourg (voir ce nom) en 1939 et secrétaire de la région Paris-Sud en septembre 1939, il participa à la réalisation de trois numéros de L'Humanité clandestine, diffusée à deux mille exemplaires dans l'est parisien. Arrêté le 16 novembre 1940, Venise Gosnat fut interné à Baillet (Seine-et-Oise), à l'île d'Yeu puis à Riom-ès-Montagne (Puy-de-Dôme) d'où il s'évada au cours d'une corvée de bois. Le Parti communiste le désigna comme responsable de la Résistance en Bretagne au mois de novembre 1940. Il s'installa avec son épouse Alice à Brest (sous le nom de Pichard) et organisa plusieurs actions. À la fin de l'année 1942, averti de l'imminence de son arrestation, il quitta la région et se vit confier la responsabilité du choix et de la sécurité des cadres du Parti communiste clandestin.

Le 15 août 1944, il prit contact avec les militants d'Ivry-sur-Seine pour reprendre la mairie, ce qui fut fait le 19 août. Il fut lors désigné président du Comité local de Libération en attendant le retour de Georges Marrane qui assurait la vice-présidence du Comité parisien de Libération. Venise Gosnat fut réélu premier adjoint en mai 1945, octobre 1947, mai 1953 et mars 1959. Son mandat prit fin en 1965. Il occupa d'importantes responsabilités dans le domaine du logement. En 1945, il fut désigné par le préfet de la Seine au Conseil d'administration de l'Office départemental HLM. Devant la gravité de la crise du logement, il créa un bureau inter-offices. IL participa également à la mise en place d'offices dans d'autres communes de la banlieue et fit établir le projet de rénovation d'Ivry.

Venise Gosnat mourut le 11 novembre 1970. Un équipement sportif porte son nom ainsi qu'une voie créée en 1972 et dénommée "Promenée Venise Gosnat" par délibération du conseil municipal du 28 octobre 1976.

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