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« Nos athlètes en ont bavé pour la reprise ! »

Thierry Akpa, 40 ans. Responsable du sprint (100 et 200 m masculin et féminin, des cadets aux seniors) à l’US Ivry Athlétisme.
Propos recueillis le 15 juin.

« Nous avons repris l’entraînement mercredi 10 juin au stade Clerville. Cela a été un vrai soulagement ! On a fait deux groupes pour respecter les contraintes sanitaires, avec un groupe de 17h à 19h, et un autre de 19h à 21h. On s’est à nouveau entraîné vendredi 12 et nous allons instaurer trois jours d’entraînements par semaine. Pendant le Covid, on a travaillé le renforcement musculaire et le cardio en visioconférence. Mais le fait de revenir courir, c’est autre chose ! On s’est aperçu qu’on avait beaucoup perdu en cardio, en endurance et en aérobie. Nos athlètes en ont bavé pour la reprise ! Il faut y aller doucement, parce que c’est dur pour les organismes après tout ce temps d’inactivité. Pendant la période de confinement certains ont couru dehors, mais d’autres non, préférant ne pas sortir. Là, nous étions contents de faire autre chose que du renforcement. 

Je ne sais pas si les entraînements auraient pu recommencer plus tôt, parce qu’il fallait respecter les consignes du ministère des Sports. C’est vrai que l’athlétisme se pratique dans un espace ouvert, et avec les mêmes règles que celles appliquées en ce moment, peut-être aurions-nous pu recommencer plus tôt.

Cette année, nos athlètes - ceux qui ont des objectifs de compétition et ceux qui pratiquent en loisir -, n’ont pu s’exprimer et c’est une déception. Pour l’instant nous n’avons pas de dates prévues pour des compétitions. Il faut de toute façon préparer les organismes à encaisser à nouveau  l’intensité des entraînements. C’est vraiment une situation exceptionnelle et on s’adapte aux informations qu’on nous donne.»

« Avec le masque, les sourds ne lisent plus sur les lèvres »

Fatoumata, 34 ans. Mère de deux jeunes enfants, sourde. Quartier Ivry-Port.
Propos recueillis le 15 juin.

« En tant que sourde, le confinement a été compliqué pour moi. De manière générale, les sourds et les malentendants manquaient d’informations au quotidien. J’ai deux enfants en bas âge. Ils ont été souffrants, l’un à cause de son pouce et l’autre avait des douleurs dentaires. Je n’ai pas réussi à trouver un docteur ou un dentiste. Et aucun service sur lequel m’appuyer pour être comprise dans la langue des signes… Heureusement, mon fils m’aide et me sert d’interprète !

Maintenant, avec le port du masque, ce n’est pas facile non plus. Par exemple, quand je me déplace dans un magasin pour faire les courses, ou quand je me fais livrer, il est quasi impossible de lire sur les lèvres des vendeurs. Ils ne veulent prendre aucun risque, ce que je peux comprendre. Que ce soit à l’hôpital, à la pharmacie, à l’école ou en PMI*, tout est difficilement accessible. »

*Protection maternelle et infantile.

De superbes couturières !

Anissa, 35 ans, juriste et mère de deux jeunes enfants. Couturière de masques depuis près de deux mois. Quartier du Petit-Ivry.
Propos recueillis le 15 juin.

« Pendant le confinement, j’avais envie de me rendre utile pour les autres en tant que bénévole. Face à la pénurie de masques, je me suis dit que nous pourrions contacter les femmes qui participent à l’atelier couture de la Maison de quartier du Petit-Ivry et confectionner avec elles des masques pour les plus démunis. Je savais qu’elles avaient des doigts en or et un savoir-faire à valoriser ! J’ai proposé mon projet à la Maison de quartier qui a été très réceptive.

 Au début, nous n’étions que deux ou trois personnes mais nous sommes maintenant une bonne quinzaine, dont un noyau de cinq-six qui travaille tous les jours, par roulement. Nous avons cousu 800 masques depuis début mai ! Certaines d’entre nous sont de très bonnes couturières comme Rose ou Mabrouka, d’autres - c’est mon cas - sont des petites mains qui coupent et repassent. L’association Au Cœur de l’espoir nous a aidés à récupérer du tissu auprès de la Pagaille. Une belle dynamique s’est créée et nous voudrions continuer cet été en réalisant des sacs en tissu, de jolis objets et peut-être les vendre à un tarif symbolique pour en tirer une petite rémunération. Cela nous permettrait d’acheter de beaux tissus et peut-être une nouvelle machine à coudre.

Grâce à ce groupe, j’ai pris goût à la couture et j’ai surtout rencontré des femmes superbes ! Dans les périodes particulières, comme celle que nous venons de vivre, avoir des projets communs crée des liens très forts. Nous voudrions poursuivre l’aventure ! »

Maison de quartier du Petit-Ivry, 44 rue Jean Le Galleu. 01 72 04 66 05.

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