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© Mairie d’Ivry-sur-Seine – Julie Subiry

Serait-ce le bout du tunnel pour le collège Assia Djebar, à Ivry-Port ? « Avant de vous réunir, il nous fallait d’abord obtenir quelques certitudes, notamment du point de vue sanitaire. » C’est par ces mots que Philippe Bouyssou, le maire, a entamé le 29 février dernier, à l’hôtel de ville, une réunion à l’initiative de la municipalité, à l’adresse des représentants de parents d’élèves et directeurs des écoles concernés par le collège Djebar. « Ces certitudes, nous avons commencé à les avoir par petites touches à partir de novembre 2023. La municipalité n’est pas commanditaire de l’ouvrage : il m’a fallu écrire à la préfète du Val-de-Marne pour qu’elle me transmette l’avis donné par l’ARS, l’agence régionale de santé, qui indique, je cite : "avis sanitaire favorable pour l’ouverture du collège". »

Petit rappel. Après la livraison de l’établissement en 2015, d’importantes émanations de mercure avaient été relevées. S’en est suivie une longue période de dépollution du site, entre 2016 et 2021, puis une phase d’observation et de mesures, par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Autant d’étapes retracées par un film réalisé de l’aménageur Sadev 94, le maître d’ouvrage pour le Département, commanditaire du collège.

« Nous nous affairons à terminer les travaux, explique Antonin Roth, directeur opérationnel de Sadev 94. Le parvis et la cour du collège sont en cours de finalisation. La commission de sécurité, comme pour tout bâtiment recevant du public, aura lieu en juin. » Sadev 94 a l’obligation de livrer le bâtiment tel que prévu en 2015. Le Département, lui, se charge de l’équiper en mobilier et de le mettre à niveau en ce qui concerne les normes 2024 (fibre optique, réseau informatique…).

Risque sanitaire écarté

Le conseil départemental, dans un courrier du 22 février signé de son président, Olivier Capitanio, déclarait : « Dans l’attente d’indications précises sur la mise en œuvre par l’aménageur de l’engagement qui lui incombe, et compte tenu des délais de réalisation des aménagements à la charge du Département, je ne suis pas en mesure de garantir une ouverture de ce collège au 1er septembre prochain. »
« Si l’ARS s’engage, elle ne le fait pas à la légère, rappelle le maire. Cela signifie que le risque sanitaire est totalement écarté. Je caresse désormais l’espoir que le collège puisse ouvrir ses portes à la rentrée des vacances d’automne pour que le déménagement du collège Politzer puisse se faire au cours de la prochaine année scolaire. »

Après les différentes présentations, la quarantaine de parents et chefs d’établissements présents échange avec les élus. « Sachez que nous sommes très inquiets, intervient une parente d’élève. On se pose plein de questions, c’est très anxiogène. Comment a-t-on pu construire un collège sur un terrain pollué ? » « Nous sommes tous, enfants, enseignants, Département, Ville, victimes de cette pollution, confirme Philippe Bouyssou. Nous sommes une ancienne ville industrielle. Même le terrain du nouveau collège Gisèle Halimi a été dépollué. »

Autre intervention d’une responsable d’établissement scolaire : « Est-ce que les fondations du collège ont été fragilisées par les opérations de dépollution ? J’espère que des fissures n’apparaîtront pas dans quelques mois. » « Nous avons excavé les terres sur six mètres de profondeur, rassure Antonin Roth. Les fondations, elles, descendent à vingt mètres. Nous avons, à partir de relevés cibles, mesuré le moindre mouvement qui aurait pu se produire. Nous avons également scruté la qualité du béton. Tout s’est très bien passé. »

La réunion se poursuit sur les questions de sectorisation et de parcours des élèves dans la ville notamment. À suivre.

Ahmed Talbi

Retrouvez la vidéo réalisée et projetée par l’aménageur Sadev 94 lors de la réunion du 29 février sur le collège Assia Djebar.

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