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Comme Mejdaline Mhiri (ici à Delaune), 22% des journalistes présentatrices sont des femmes dans les émissions sportives, avec 11% de temps de parole… © Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

« Nous avons pris la parole de manière forte et on nous a écoutées », lance Medjaline Mhiri, journaliste sportive, ancienne joueuse à l’USI Handball et co-fondatrice de l’association Femmes journalistes de sport (FJS). Pour preuve, parties à 6 autour du texte fondateur, elles sont rapidement 150, pour atteindre aujourd’hui 250 journalistes sur les 300 exerçant ce métier. « Pas plus qu’un autre domaine, le sport n’appartient qu’aux hommes. Nous voulons être aux premières loges pour raconter, pour commenter, pour analyser, pour diriger », pouvait-on lire dans ce texte publié par l’association en 2021.

Rédactrice en cheffe du magazine Les Sportives, Medjaline Mhiri commente désormais en direct les matchs de hand-ball sur Eurosport et Handball TV. Le 14 mai prochain, à l’espace presse de la médiathèque du Centre-ville, en partenariat avec l’USI Hand, elle sera présente pour une rencontre-débat autour de la place des femmes qui commentent le sport. Un quiz animé par le club sportif permettra de gagner des places pour le match du 17 mai (à domicile) US Ivry - Chartres.

Binômes mixtes

Ne représentant que 15% des journalistes sportifs, les femmes sont minoritaires dans les rédactions. Une situation qui engendre de la part de certains hommes ou de responsables de service des comportements inappropriés et inadmissibles. « Cela va de la petite blague au harcèlement ou à l’agression sexuelle, détaille la journaliste. Il serait très naïf de se dire que parce qu’on a soulevé un problème, il disparaît automatiquement. »

Si les lignes commencent à bouger, il y a encore trop peu de femmes en situation de responsabilité dans les médias sportifs, trop peu de consœurs qui font du commentaire ou qui sont accréditées sur les plus beaux événements sportifs. « La bataille est très loin d’être gagnée », constate avec réalisme la jeune femme. Pour elle, il leur est refusé le statut d’experte, d’où l’absence de commentatrice sur certaines compétitions. « Force est de constater qu’on ne nous en croit pas capable puisqu’on ne nous confie pas ces rôles-là ! » Mejdaline Mhiri croit beaucoup dans les binômes mixtes, deux voix différentes, deux styles différents. Elle espère que les chaînes télé mettront en place ces tandems pour les prochains JO. « La mixité, c’est ce qu’il y a de plus agréable à écouter. »

Claude Bardavid

« Les femmes commentent le sport et alors ? », rencontre le 14 mai à 19h à l’espace presse de la médiathèque : 152 av. Danielle Casanova. Gratuit.

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