
Un lieu plus grand et plus accueillant qui permet une meilleure prise en charge des patients… Après des années à la cité Spinoza, le nouveau Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) Jenny Aubry* s’est installé, fin août, au 81 avenue Danielle Casanova, dans les locaux rénovés de l’ancienne école. Cette structure municipale propose un suivi et un accompagnement des enfants et adolescents de 0 à 20 ans qui éprouvent des difficultés d’apprentissage, des troubles psychomoteurs, du langage ou des troubles du comportement. Le centre regroupe plusieurs spécialités médicales : psychologie, psychomotricité, pédopsychiatrie et orthophonie. 600 enfants et adolescents, mais aussi 40 bébés, y sont pris en charge à l’année, soit environ 11 000 consultations.
Avec 200 m2 de plus que dans ses anciens locaux de Spinoza, le CMPP peut offrir de meilleures conditions de travail aux soignants et personnels administratifs. Il permet surtout un suivi optimisé des patients. « Ce déménagement est très positif, salue Marguerite-Marie Pierson, psychomotricienne. Nous disposons désormais de deux grandes salles de consultations lumineuses pour la psychomotricité, équipées d’un matériel plus adapté. L’accès à la cour extérieure ouvre également de nouvelles possibilités de travail avec les enfants. »
Fluidité
Surtout, ce nouveau lieu permet d’accueillir toutes les unités de soins au même endroit. Un vrai plus, comme l’explique la psychologue Laura Renaud, qui s’occupe d’adolescents : « Cela nous permet de nous réunir à tout moment si besoin. C’est idéal pour les soignants qui suivent les mêmes familles, cela facilite la fluidité des échanges. Il y a également plus de places pour nos actions de médiations thérapeutiques - arts plastiques ou théâtre - qui permettent aux adolescents de s’exprimer autrement. De nouveaux projets émergent grâce aux nouveaux locaux. »
La Ville a investi 500 000 € pour la relocalisation du CMPP. Sur les 309 centres que compte la France, seuls 8, dont celui d’Ivry, sont municipaux. Un effort significatif pour la commune, alors que la santé mentale et la psychiatrie sont les parents pauvres du système de santé français. « Dans un centre médico-psycho-pédagogique municipal, la prise en charge est à 100%, les patients n’ont pas à avancer les frais, qui sont moins importants que dans le privé, rappelle l’assistante sociale Patricia Labatte. C’est un service pour les habitants. Celui d’Ivry est tellement ancien qu’il fait partie de l’histoire de la ville. Quand j’y ai commencé dans les années 1970, nous étions une petite quinzaine de thérapeutes, aujourd’hui il en compte le double. Malgré cela, nous ne parvenons pas à absorber la demande, et les délais d’attente sont très longs ». Manque d’investissements dans la santé, baisse du nombre d’orthophonistes et de psychomotriciens formés… Si Ivry prend sa part, elle reste dépendante des choix budgétaires de l’État et des gouvernements.
*Pédiatre, neuropsychiatre et psychanalyste française, Jenny Aubry (1903 – 1987) était une pionnière des recherches sur la carence de soins maternels chez le jeune enfant.
Philippe Gril (avec Marius Cassoly)
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