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© Mairie d’Ivry-sur-Seine – Julie Subiry

Son ouverture était très attendue. Voilà qui est chose faite. Début novembre, les 358 élèves du collège Politzer ont pu déménager au collège Assia Djebar, à Ivry-Port. Leur établissement d’origine situé rue Fouilloux et construit en 1969 est lui, désormais fermé. D’une capacité d’accueil de 600 élèves, le collège Assia Djebar recevra également, à terme, les écoliers de Rosalind Franklin, d’Anne Sylvestre et, pour une partie, de Joliot-Curie.

Ce cinquième collège ivryen est implanté à l’angle des rues des Lampes et Maurice Gunsbourg. Trois bâtiments d’un à quatre niveaux composent cet établissement d’enseignement secondaire aux façades de verre, de métal et de terre cuite. « L’accès principal du collège sur un grand parvis permet un accueil et une sortie sécurisés des collégiens, à distance des voitures », explique Stéphane Védrenne, architecte de l’agence Ameller Dubois, qui en a dessiné les plans et nous en fait la visite virtuelle. L’entrée se fait par un hall traversant en pente douce qui permet d’accueillir tous les publics. Le rez-de-chaussée est de plain-pied et les étages sont accessibles par des ascenseurs.

L’ensemble est construit au pied du château d’eau de l'ancienne usine des lampes Philips, ex-cheminée transformée alors en réservoir d’eau pour lutter à l’époque contre tout incendie. « Le collège sert de fond de scène à cet élément architectural historique, détaille l’architecte. Nous avons cherché à retrouver une résonnance par la matérialité des façades. Elles sont en grande majorité faites en bardeaux de terre cuite d’une teinte chocolat, proche de celle des briques du château d’eau. »

Place à la lumière

Labellisé BBC (Bâtiment basse consommation), l’établissement comporte des surfaces vitrées sur ses façades extérieures, avec côté sud, des brises soleil en métal. « Le collège se développe principalement en L, poursuit Stéphane Védrenne. Avec le bâtiment d’accueil pour toute la partie administrative et le bâtiment principal qui loge, en rez-de-chaussée, une cuisine de production et son réfectoire, ainsi que la salle polyvalente et la salle de rencontre avec les parents. Dans les étages, les salles de cours et les laboratoires. Le gymnase prend le rez-de-chaussée et les niveaux supérieurs. Il est équipé d’un mur d’escalade, d’un terrain multisports et de quoi faire la gym. » Outre sa grande baie vitrée ouverte sur l’extérieur exposée nord-ouest, des vitres intérieures dans les étages, au bout des couloirs, en offrent une vue plongeante.

« Les salles exposées au sud sont dans une colorimétrie plutôt froide, dans les bleus, et celles exposées au nord sont plus chaudes, dans les oranges et les jaunes, indique l’architecte. Cette colorimétrie se retrouve également en façade. Les couloirs intérieurs sont recouverts de voiles en béton lasurés sur lesquels sont peintes les signalétiques très graphiques. »
La figure en L se referme en U avec un troisième bâtiment dont le rez-de-chaussée accueille les ateliers de Segpa (Section d'enseignement général et professionnel adapté) en horticulture et en habitat. Au premier étage, six logements de fonction. En cœur d’îlot, se trouve la cour végétalisée avec sa pelouse accessible aux collégiens et dotée d’un city stade. « Maintenant, c’est aux usagers de faire vivre ce collège et de s’en emparer, se félicite Stéphane Védrenne. Un bâtiment réussi, c’est un bâtiment dont les occupants sont satisfaits. »

Extrait du dossier d’Ivry ma ville de novembre 2025, réalisé par Philippe Gril, Catherine Mercadier et Sylvie Moisy. 

En savoir plus

En chiffres
6 700 m2 de surface
Une capacité d’accueil de 600 élèves
26 classes
2 ateliers de SEGPA
Un gymnase de 532 m2 avec un mur d’escalade
Coût : 20 M d’€

Qui était Assia Djebar ?
Née en Algérie en 1936 et décédée à Paris en 2015, Assia Djebar était écrivaine, cinéaste et professeure d’université, « auteur d’écriture française », comme elle se définissait. Elle est la première Algérienne à intégrer l’Ecole normale supérieure de Sèvres en 1955. Cinquante ans plus tard, elle est la première des écrivains du Maghreb à être élue à l’Académie française. Ses œuvres sont empreintes de son intérêt pour les questions féministes et les rapports entre les cultures. Chevalière de la Légion d’honneur et commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres, elle a reçu de nombreux prix littéraires. Ses œuvres sont traduites dans une vingtaine de langues.

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