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23 bailleurs sociaux œuvrent à Ivry, soit 10 407 logements familiaux locatifs, dont 6300 de la Coop’Ivry Habitat, et 1 570 logements en résidences sociales et foyers. © Mairie d’Ivry-sur-Seine – Julie Subiry

Les locataires des logements sociaux d’Ivry, et d’ailleurs, ont reçu de la part de leur bailleur un avis de régularisation des charges locatives. Eau froide, eau chaude, chauffage, entretien des parties communes, charges d’ascenseurs, etc. Jusque-là, rien de nouveau. Cette régularisation se fait habituellement chaque année, mais les bailleurs sociaux ont, légalement, trois ans pour réclamer ces charges - ce qu’ils paient en réel - et les répercuter sur les locataires.

Or, tout le monde se rappelle encore des pics du coût de l’électricité et du gaz, en 2022 notamment : crise de l’énergie, réacteurs nucléaires à l’arrêt, inflation, guerre en Ukraine. Si l’État avait ensuite appliqué un bouclier tarifaire pour atténuer l’impact pour les locataires et leurs bailleurs, les régularisations annoncées représentent des volumes importants.
Plus gros bailleur de la commune, la Coop’Ivry Habitat a, elle également, opéré une régularisation pour les années 2022 (eau des parties communes et énergie pour chauffer l’eau chaude sanitaire) et toutes les charges 2023. Le bailleur avait jusqu’alors facturé partiellement l’eau froide utilisée dans les parties communes.

Côté locataires, stupéfaction et colère se sont fait entendre, faisant état d’incohérences selon les cités dans les sommes annoncées. Une mobilisation qui a conduit le bailleur social à mener des recherches qui « ont permis de déceler un certain nombre d’anomalies dans la fourniture d’eau froide en amont des compteurs individuels, ce qui va nécessiter des investigations pour tous les compteurs en parties communes afin de comprendre l’origine de ces consommations élevées », peut-on lire sur son communiqué publié le 17 novembre dernier.

Hausse de l’énergie

« Dans les cités impactées, le mécontentement est légitime, souligne Guillaume Spiro, adjoint au maire en charge des relations aux bailleurs sociaux. J’ai par exemple rencontré récemment l’amicale des locataires de la résidence Barbusse, à leur demande, et Gambetta Locatif, leur bailleur social, pour des charges très élevées. Certes, l’ensemble des bailleurs n’avaient pas vu les hausses venir suite à la crise de l’énergie que nous avons traversée les années passées, ce qui a un impact direct sur les charges locatives. Mais cela traduit, plus globalement, la crise actuelle du logement. Il n’y a plus de politique dédiée, pas de relance de la construction, d’encadrement des loyers ou de respect de la loi SRU* par toutes les villes. »

En attendant, la Coop’Ivry Habitat a décidé d’abandonner la régularisation d’eau froide des parties communes pour l’année 2022 et de reporter celle de 2023 à la décision du conseil d’administration de décembre. Elle maintient toutefois celle de l’énergie de l’eau chaude sanitaire individuelle pour 2022. Pour mémoire, les locataires peuvent demander un échelonnement des paiements de leur facture. La coopérative va également organiser des réunions collectives de contrôle des charges dans les cités pour les locataires qui le souhaiteront.

Ahmed Talbi

* Loi Solidarité et renouvellement urbain qui impose aux communes la présence de 25% de logements sociaux sur leur territoire.

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