11 rue Raspail. Sur la façade, une plaque vous a peut-être interpelé ? On peut y lire « Madeleine Delbrêl, poète, assistante sociale et mystique chrétienne (1904-1964). » C’est à cette adresse que vécut cette figure du catholicisme social de 1935 jusqu’à sa mort en 1964. Pour rappeler son parcours, sa maison va être réaménagée à partir de cet été par l’association des amis de Madeleine Delbrêl et le Diocèse de Créteil, avec le soutien de la Ville qui est propriétaire des lieux.

« À 17 ans, Madeleine était athée, marquée par les horreurs de la Grande Guerre et l’absurdité du monde, rappelle le père Jean-Pierre Gay, président de l’association. À 20 ans, elle se convertit de façon fulgurante. » Mais elle choisit de rester laïque, célibataire et de vivre une vie de chrétienne ordinaire, auprès des plus démunis. C’est dans cet état d’esprit qu’elle arrive à Ivry au début des années 30, avec d’autres femmes, baptisées ses « équipières », qui partagent son approche.

Dans sa lutte contre l’injustice sociale, Madeleine Delbrêl rencontre des communistes ivryens avec lesquels elle noue de profondes amitiés, en particulier Venise Gosnat, ancien adjoint au maire. Elle est même une personnalité emblématique du dialogue entre athées et croyants. Assistante sociale de profession, elle travailla pour la mairie de 1939 à 1946.

« Tout le monde était accueilli au 11 rue Raspail pour boire un café ou demander un coup de main, poursuit Jean-Pierre Gay. Notre projet est de retrouver l’esprit de cette maison ouverte à tous, quelles que soient ses idées et ses convictions. Nous voudrions aussi y organiser des rencontres, par exemple interreligieuses. »

Catherine Mercadier

Lancement du chantier de la maison de Madeleine Delbrêl, jeudi 6 juin, à 19h, 11 rue Raspail, en présence de l’évêque de Créteil Mgr Michel Santier, du père Jean-Pierre Gay et du maire Philippe Bouyssou.