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On ne reverra les Rouge et Noir sur le parquet du gymnase Delaune que fin août, au mieux. © Mairie-sur-Seine - Fréderic Iriarte

À vrai dire, on ne se faisait pas trop d’illusions… Au lendemain de l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron annonçant la fermeture « au moins jusque mi-juillet » des salles de spectacles et « l’interdiction des grands rassemblements », la Ligue nationale de handball (LNH) a décidé, mardi 14 avril, d’annuler la fin de saison 2019-2020 de Lidl Starligue, la première division professionnelle. « On a toujours eu le secret espoir de pouvoir terminer le championnat, mais la santé est plus importante que tout le reste, réagit le président de l’US Ivry Handball, François Lequeux, qui siège également au comité directeur de la LNH. D’ailleurs, à Ivry, nous avions décidé dès le 13 mars d’arrêter toutes les activités du club jusqu’à nouvel ordre. »

La Ligue a figé le classement à l’issue de la 18e journée, la dernière à avoir eu lieu, le 4 mars, un soir de victoire des Rouge et Noir contre Toulouse (36-29). L’USI termine donc officiellement à la 12e place, sur 14*. « Pour nous c’est une grosse frustration, reconnaît François Lequeux. Parce qu’on a un classement final qui n’est pas à la hauteur de notre équipe. Après un passage à vide avant la trêve hivernale, on repartait bien. C’est dommage. On voit qu’entre la 12e et la 7e place, il n’y a que deux points d’écart, et on avait des confrontations à venir contre Tremblay et Créteil, des derbys qui auraient pu nous permettre de gratter quelques places au classement. Mais encore une fois, s’il y a beaucoup de frustrations, nous sommes satisfaits de la mise en sécurité de tout le monde. »

Inquiétude

S’il y a de la frustration au niveau sportif, il y a surtout de l’inquiétude au niveau économique. Dès le 16 mars, le club a placé en chômage partiel tous ses salariés (les 14 joueurs professionnels, plus le staff et les administratifs). Si, grâce à sa gestion rigoureuse et stable, le club ne devrait pas trop souffrir cette année malgré des pertes économiques « significatives », le président de l’USI Handball avoue sa « très grande inquiétude » quant à l’avenir. Notamment la perte de ressources auprès de partenaires privées qui, affectés par la crise, pourraient avoir d’autres préoccupations que le sponsoring d’un club de handball.

« On table sur une baisse de 20 à 30 % de nos moyens financiers pour les saisons à venir », anticipe François Lequeux, qui se veut malgré tout optimiste quant à l’aspect sportif. « On jouera la saison prochaine notre 63e saison dans l’élite. Ivry est toujours là ! On a des équipes de jeunes qui vont bien et notre recrutement est bouclé. On est en bonne posture pour continuer notre aventure ». Reste à savoir quand débutera la nouvelle saison puisque la Ligue nationale de Handball envisage plusieurs scénarios, avec une reprise entre fin août et début octobre en fonction de l’évolution de la pandémie.

Philippe Gril

*La Ligue nationale de handball a également décidé d’élargir la Lidl Starligue de 14 à 16 clubs à partir de la saison prochaine. Les clubs de Tremblay et Créteil, respectivement 13e et dernier à l’issue de cette saison, sont sauvés. Cesson-Rennes et Limoges, en tête en Proligue (deuxième division) sont promus.

Et pourquoi pas des matchs à huis-clos ?
Pour François Lequeux, il n’était pas envisageable de jouer les derniers matchs de la saison à huis-clos. « Cela n’aurait pas eu de sens, estime-t-il. Le handball est un sport de partage, fait pour être vu et ressenti par des spectateurs. La télé ne suffit pas, d’autant que nous sommes diffusés sur des chaînes payantes auxquelles tout le monde n’a pas accès. Économiquement ce n’est pas très intéressant, d’autant que la billetterie n’influe pas beaucoup sur notre budget (de moins de trois millions d’euros, soit l’avant-dernier du championnat) ».

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