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Sandra Vergnaud à la Banque alimentaire, à Arcueil. © Bernard Callegari

Ivry ma ville : Pourquoi la Ville s'est-elle engagée à distribuer des colis de denrées alimentaires ?

Sandra Vergnaud : Au début du confinement, les associations caritatives d'aide alimentaire ont dû interrompre leur distribution de nourriture aux plus vulnérables pour diverses raisons. Les Restos du Cœur avaient terminé leur campagne d'hiver et n'avaient pas encore démarré celle d'été. La Croix-Rouge s'est recentrée sur ses maraudes auprès des sans-abris. Quant au Secours populaire français et à la société Saint-Vincent-de-Paul, leurs activités sont au ralenti. Leurs bénévoles sont principalement des retraités âgés qui doivent rester confinés durant l'épidémie. La Ville a donc décidé de prendre le relais de ces associations, c'est l'une des rares communes à avoir agi ainsi. Le confinement entraîne en effet chômage et baisse des revenus, et nous comptions déjà 28 % d'Ivryens vivant en dessous du seuil de pauvreté*.

Ivry ma ville : Combien d'Ivryens avez-vous pu aider ?

Sandra Vergnaud : Depuis le début du confinement, nous avons aidé plus de 1365 personnes différentes, soit 477 familles ! La première semaine, nous avons distribué 64 colis alimentaires et, mi-avril, 215 ! Les bénéficiaires ont été répertoriés par les associations. Nous aidons aussi d'autres habitants qui ont signalé leurs difficultés aux Maisons municipales de quartier ou à l'accueil de la mairie. Tous ont fait l'objet d'une évaluation de leur situation par téléphone. Des denrées sont aussi préparées pour des personnes logées par le Samu social dans des hôtels de la commune.

Ivry ma ville : Comment procédez-vous ?

Sandra Vergnaud : En début de semaine, les produits alimentaires sont récupérés puis, le jeudi, nous sommes une douzaine d'agents communaux et bénévoles à les conditionner au garage municipal, en tenant compte de la composition du foyer. Les colis sont distribués dans la foulée par le biais des Maisons de quartier. Le syndicat intercommunal pour la restauration collective (Siresco) nous a prêté deux grands camions frigorifiques afin que nous puissions conserver le frais.

Les deux tiers des denrées alimentaires que nous préparons proviennent de dons d'associations ou encore de la Banque alimentaire avec laquelle nous venons de signer une convention. Le tiers restant est pris en charge par la Ville. Nos colis contiennent de l'épicerie sèche, des fruits et des légumes, des produits frais et quelques produits d'hygiène tels des couches pour bébés si besoin.

Actuellement, deux associations ivryennes - Solidaritess et De la rue à la scène - apportent aussi de l'aide alimentaire à d'autres publics précaires. Ivry est une ville où la solidarité a du sens. En cette période difficile et angoissante, on la fait vivre encore plus, ça nous fait du bien, ça nous relie !

Propos recueillis par Catherine Mercadier le 27 avril.

*Pour une personne seule, le seuil de pauvreté correspond à moins de 1 026 € par mois.

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