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Retransmission en ligne de la réunion publique sur Ivry Confluences, depuis la Miroiterie, l’atelier de concertation de la Zac. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

Les ambitions du projet Ivry Confluences sont-elles revues à la baisse ? N’y a-t-il pas un risque d’engorgement avec les nombreuses constructions de logements ? Le collège Assia Djebar ouvrira-t-il un jour ? Quid de la transition écologique ? Du square Prudon ?

La réunion publique en ligne du 30 novembre dernier au sujet de la Zac Ivry Confluences a suscité de nombreuses questions en direct. Des demandes précises auxquelles les élus, les représentants de Sadev 94, l’aménageur public, et l’équipe pluridisciplinaire en charge de la maîtrise d’œuvre de la Zac ont pu répondre en deux heures de temps.

Romain Marchand, premier adjoint au maire en charge de l’aménagement, a tout d’abord rappelé que le choix d’une nouvelle équipe pour piloter la Zac « a pris racine dans les Assises de la ville. Le temps était venu de donner un nouveau souffle à ce projetDepuis un an et demi, l’équipe réunie autour de l’agence d’urbanisme uapS a travaillé à adapter ce projet urbain et à y apporter sa propre empreinte. « Pour cela, poursuit-il, la Ville a donné un cadre politique avec quatre ambitions pour le quartier : agir pour le droit à la ville pour tous ; répondre à la nécessaire transition écologique ; veiller à l’équilibre activité-habitat ; maintenir un haut niveau de service public

Un jeu de questions des habitants et réponses des présents s’est ensuite mis en place. En voici quelques éléments :

Ambitions à la baisse ?

« Exactement l’inverse ! Nous avons entendu les critiques formulées par les habitants », explique Romain Marchand. Selon lui, ce travail de réorientation du projet ne se fait pas à partir d’une feuille blanche. La manière de le mettre en œuvre, sa temporalité, certains partis pris urbains sont à réinterroger pour retrouver le sens des ambitions d’origine qui avaient sans doute au fil du temps été « un peu perdues ».

« On reste ambitieux et très réalistes », confirme Anne-Mie Depuydt, d’uapS. L’urbaniste rappelle que la ville bouge vite, ce qui implique d’être souple et très ouverts aux besoins et attentes des habitants qui vivent là.

Équipements publics

Une Zac est notamment faite pour faire coïncider l’afflux de population et les équipements publics, rappelle le premier adjoint au maire. « Nous partons de zéro dans la partie sud du projet. Quatre groupes scolaires sont prévus : un déjà livré, un autre en cours rue Galilée. Une crèche et un gymnase ont été construits. » Objectif affiché : un niveau de services et d’équipements publics équivalent au reste de la ville.

Transition écologique

« Nous souhaitons favoriser le plein sol, commente Florian Dupont, de Zefco, un bureau d’études dédié à l’environnement. Mais nous devons prendre en compte l’équation économique et l’encombrement des voiries par les différents réseaux. » D’où les "ivrynages" (lire ci-dessous), mais aussi le parc en bord de Seine d’une surface comprise entre 10 et 12 hectares environ et avec jusqu’à 200 mètres d’épaisseur. « Nous nous sommes battus pour libérer le front de Seine », précise Maxime Rouvière, paysagiste de l’agence Base.

Pour Stéphane Juguet, de l’agence de concertation What time is IT, « la transition est globale, elle doit être économique, sociale, politique, démocratique, écologique, énergétique... Tout l’enjeu est là : comment à Ivry Confluences ont prend en compte l’ensemble de ces considérations pour véritablement être résilients. »

Ivrynages

Jeu de mot avec le concept nordique du béguinage, ce lieu où des communautés religieuses ou laïques habitaient des logements organisés autour d’un grand cœur vert. « On est ici sur un ancien territoire industriel, encore en activité à beaucoup d’endroits, qui a la particularité d’avoir de grands ilots de 3, 4 ou 5 hectares qui abritaient les entrepôts du BHV ou encore les usines Philips, commente Maxime Lefranc de l’agence d'architecture et d'urbanisme Aclaa. C’est vraiment une chance d’avoir ces ilots à ces tailles-là et dépourvus de réseaux : donc on peut planter, retrouver des espaces de fraîcheur et les ouvrir aux piétons et cyclistes. »

Square Prudon

« Les travaux sont terminés, indique Fathi Mahmoudi, directeur opérationnel à Sadev 94. Aujourd’hui nous sommes juste bloqués techniquement pour le raccordement à l’eau de ville, avec Veolia, pour l’arrosage. C’est une question de quelques semaines. »

Collège AssiaDjebar

« C’est une affaire bien compliquée mais qui avance, commence Christophe Richard, directeur de Sadev 94. D’ici quelques semaines, nous aurons fini de retirer toute trace de pollution. Suivra une année pour effectuer des mesures pour vérifier qu’il n’y a plus de pollution résiduelle. Tout ceci est bien évidemment contrôlé par des organismes d’État, des bureaux d’études. Si tout se passe normalement, le collège pourrait ouvrir en 2022. »

Toutes les questions posées par les habitants n’ont pu être partagées du fait de la contrainte de temps. D’autres surgissent après coup. Par exemple, trois projets en bord de Seine ont été stoppés par l’équipe de maîtrise d’œuvre. En filigrane se pose la question de l’équilibre financier de la Zac. Bien plus d’espaces de verdure et de pleine terre - personne ne s’en plaindra -, cela signifie-t-il que, par ricochet, le prix des logements sera plus élevé ? De même, quel est désormais le calendrier de la Zac et les prochaines programmations ? Cette réunion publique en ligne a permis de repréciser les grandes lignes d‘un projet urbain en cours, et donc à suivre.

Ahmed Talbi

Revoir la réunion ici  

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