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Anne Sylvestre lors d'un de ses concerts au théâtre Antoine Vitez en 2013. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

Elle a bercé des générations d’enfants avec ses Fabulettes, dix-huit volumes de chansons pour « retarder la crétinisation » des petits, comme elle le disait. Mais Anne Sylvestre n’aimait pas qu’on la réduise à ces airs-là. Décédée le 30 novembre à l’âge de 86 ans, l’autrice compositrice interprète laisse au patrimoine de la chanson française pas moins de 400 titres. Des chansons pour adultes, où elle dénonce la guerre ou s’en prend à la misogynie et défend le droit des femmes à disposer de leur corps.

Elle avait trouvé authéâtre Antoine Vitez d’Ivryun lieu pour peaufiner ses spectacles, et où elle se sentait bien. « Les cabarets ayant disparu dans les années 1980, il fallait permettre à des artistes d’avoir un lieu pour créer et répéter leur nouveau spectacle », explique aujourd’hui Leïla Cukierman, ancienne directrice du théâtre de 1991 à 2013.

Anne Sylvestre en profitera pour s’intéresser aux artistes plus jeunes qui bénéficiaient de ces « résidences chansons » instaurées au début des années 1990, devenant ainsi une compagne du théâtre. « Elle venait souvent et s’est prise d’amitié avec toute l’équipe. La relation ne s’est jamais distendue. Elle y était chez elle, comme Jacques Higelin », se remémore Leïla Cukierman. « Je reviens avec bonheur au théâtre Vitez », confirmait d’ailleurs la chanteuse dans une interview donnée à Ivry ma Ville en décembre 2011 (à lire page ci-dessous ).

« C’était une grande autrice de chansons. Avec une écriture forte, ciselée, inventive et généreuse. Elle avait une personnalité volontaire, c’était une femme droite, foncièrement sincère et honnête », poursuit Leïla Cukierman. Parmi toutes ces chansons « magnifiques », elle nous invite plus particulièrement à découvrir ou à réécouter Une sorcière comme les autres.

Philippe Gril

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