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Les acteurs culturels, les étudiants, les précaires... "occupent" les théâtres comme L'Odéon à Paris ou le Théâtre des Quartiers d'Ivry-Centre Dramatique National. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

« Théâtres occupés, Ivry solidaire. » C’est en ces termes que les acteurs culturels et les élus d’Ivry se sont exprimés dans une déclaration commune publiée sur le blog de Mediapart le 12 mars dernier.« Nous sommes à l’aube d’un mouvement social qui prend racine dans les théâtres de France et s’exprime en agora sur leurs parvis. Nous nous s’associons au mouvement lancé par les artistes, techniciens et précaires. Nous soutenons l’ensemble de leurs revendications ».

Dimanche 21 mars, de 14h à 17h, les acteurs culturels ivryens appellent le public à se rassembler au pied des marches du Théâtre des quartiers d’Ivry - CDN du Val-de-Marne occupé depuis le 10 mars par des étudiants (lire article ci-dessous). Cet appel à mobilisation rejoint le mouvement collectif national pour la réouverture des lieux culturels organisé le week-end prochain partout en France, à l’initiative notamment du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) et du Snsp (Syndicat national des scènes publiques), deux syndicats d’employeurs. Cette mobilisation s’inscrit également en soutien aux lieux occupés.

Rappelons que depuis avril dernier, les acteurs culturels de la ville - publiques, associatifs, en coopérative - travaillent en commun, et avec le soutien de la Municipalité, des alternatives dans l’espace public, au plus près des habitants, à travers des projets comme le Chariot des quartiers d’Ivry ou encore l’opération Rallumons les étoiles. Pour que vive encore et toujours la culture.

Prises de paroles et propositions artistiques seront au rendez-vous le 21 mars, en extérieur et dans le strict respect des gestes barrières : théâtre par les étudiants qui occupent le CDN, rap avec Issa Sawane, concert du Merlot brass band, spectacle Anarchy, harmonie du désordre par la Cie Chute Libre (qui aurait dû se produire au Théâtre Antoine Vitez le 16 mars…), et de nombreuses autres animations seront proposées par structures culturelles ivyrennes. Ce week-end, un seul mot d’ordre : #feuvertpourlaculture.

Sylvie Moisy

Dimanche 21 mars, de 14h à 17h, rassemblement au pied des marches du Théâtre des quartiers d’Ivry - CDN du Val-de-Marne, 1 place Pierre Gosnat.

Attention, la tenue des événements annoncés est soumise à l’évolution des mesures sanitaires.

Le TQI occupé

Les banderoles revendicatives ont fleuri sur les grilles de la Manufacture des Œillets : le Théâtre des quartiers d’Ivry – Centre dramatique national du Val-de-Marne est occupé depuis jeudi dernier. Le TQI OQP ? Oui, Ivry a été prompte à rejoindre le mouvement spontané se réappropriant les théâtres du pays (ici avec le soutien de l’équipe du TQI et des élus municipaux et départementaux). L’occupation du Théâtre des quartiers d’Ivry - Centre dramatique national s’inscrit dans le vaste mouvement de résistance à la destruction du spectacle vivant. Dans les hauts murs de la Manufacture, une trentaine de jeunes se relaient jour et nuit. « Il y a des étudiants, des intermittents et des « primo-arrivants » qui sortent d’école mais n’ont pas encore le statut d’intermittents », détaille William, auteur-acteur-metteur en scène au RSA.

Des personnes maintenues en situation de précarité par les mesures gouvernementales, comme Carla, comédienne : « Ce qu’on veut créer ici, c’est un mouvement de cette jeunesse qui n’est pas ou plus étudiante, mais pas encore intermittente, explique-t-elle. Cet entre-deux peut durer plusieurs années vu que l’on n’a aucun accompagnement… et ces personnes sont invisibles au final. »

Des agoras et créations d’expression libre du spectacle vivant sont prévues plusieurs fois par semaine pour exiger la réouverture des lieux culturels, le renouvellement de l’année blanche, l’annulation de la nouvelle réforme de l’assurance chômage et une diminution du nombre d’heures permettant l’accès à l’intermittence aux primo-arrivants.

« Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. », écrivait Corneille. Un nombre d’ores et déjà largement dépassé par une mobilisation nationale historique.

Daniel Paris-Clavel

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