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Myriam Goncalves et Manuel Merlot sont devenus marraine et parrain du jeune Moussa Sokhoura lors d’une cérémonie menée par Méhadée Bernard. © Mairie d'Ivry-sur-Seine - David Merle

Dans la salle des mariages de l’hôtel de ville, ce lundi 12 avril, Moussa Sokhona est devenu ivryen. Le jeune homme, né en 2003 au Mali, vient d’être parrainé par Myriam Goncalves et son compagnon Manuel Merlot lors d’une émouvante cérémonie présidée par l’adjointe au maire Méhadée Bernard.

« Cela fait plaisir car ce parrainage constitue une protection, explique Méhadée Bernard. C’est une tradition ivryenne qui perdure avec les familles et enfants sans papiers. Elle est certes symbolique, mais avec une portée institutionnelle forte car on s’engage à être là pour Moussa sur tout son parcours de vie. Cet acte fait la preuve qu’il est ivryen et qu’il a sa place sur ce territoire au même titre que les autres. »

« Je suis arrivé en France en 2018, tout seul, raconte pudiquement Moussa Sokhona. Je vivais à Kayes, au Mali, avec mon oncle. Je l’ai accompagné au Maroc et, de là, je suis venu ici par la mer et l’Espagne. Je suis allé dans un centre pour mineurs à Créteil qui m’a envoyé vers l’association Le Damier à Ivry. J’y ai rencontré Manu (le chanteur ivryen Merlot) venu faire de la musique. »

« La rencontre s’est faite il y a deux ans, en été, se souvient sa marraine Myriam Goncalves. Quand il m’a dit son âge après avoir raconté sa traversée, j’ai réalisé qu’il n’avait que cinq mois d’écart avec mon fils… et j’ai trouvé hyper touchante sa capacité à garder les pieds sur terre malgré son parcours. Il va trouver sa place ici, c’est sûr. » 

Un exemple à suivre

Après une année au collège Molière, Moussa entame à présent sa première année de formation pour le CAP de boulanger. Sous tutelle d’un juge pour enfants, il est pris en charge par l’association Le Damier qui anime, pour l’Aide sociale à l’enfance, le dispositif national d’accueil des mineurs étrangers isolés.

« Les mineurs isolés souffrent beaucoup de la solitude, explique Myriam Goncalves. Ils ont besoin d’adultes autour d’eux. Le parrainage est un lien entre nous et c’est un gros coup de pouce par rapport à son dossier de régularisation. Concrètement, on l’accueille le week-end à la maison, on part parfois en vacances ensemble, on l’aide dans ses dossiers ainsi qu’à pratiquer son français. Il fait partie de la famille depuis deux ans. Si des Ivryens veulent suivent notre exemple… »

Daniel Paris-Clavel

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