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Bryan Tournié a gagné en expérience et a su trouver son look. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - Alex Bonnemaison

The Voice déroule ses « primes », grands rendez-vous du samedi, sur TF1, mais sans Bryan Tournié. Le chanteur ivryen au timbre grave et aux chemises hawaïennes a quitté la team Vianney sur les paroles de  J’t’emmène au vent de Louise Attaque. Le 3 avril, à l’issue de la « battle » (duel, ndlr) éliminatoire qui mettait sur scène le trio Paul’O-Bryan-Jérémy,  ce même Vianney, juré de l’émission, a tranché en faveur du premier. Dura lex sed lex : il ne pouvait rester qu’un survivant de cette confrontation fratricide.

Au soir du gong fatal, Bryan n’affichait pourtant pas une tête de chien battu. Il faut dire que notre interprète et compositeur avait eu largement le temps de digérer l’épilogue. Et pour cause, il connaissait son sort depuis plus de trois mois mais n’en avait pas pipé mot. « En réalité la battle avait été enregistrée le 21 décembre 2020, mais par contrat Universal m’interdisait de divulguer quoi que ce soit tant que je participais encore », explique-t-il avec malice. Ne le répétez pas à la production mais son premier cercle était quand même de mèche, et ne l’a jamais vendue. Voici une des ficelles de The Voice, cette machinerie ultra huilée et calibrée, aux rendez-vous hebdomadaires. Cette sortie prématurée l’avait un peu contrarié sur le moment, convaincu qu’il aurait pu donner plus dans ce plan vocal à trois voix.

Bon raccourci

Bryan a tourné la page mais revient avec gourmandise sur ce maelstrom médiatique et artistique, de la pénombre de son garage-studio de répétition au réacteur cathodique. Pèle mêle Bryan raconte son premier contact en avril 2020 avec la directrice de casting. Lui n’avait rien demandé, mais elle l’avait flairé sur Facebook où il postait des rafales de mini cover, des reprises de standards de la chanson française. « Si tout a démarré par un immense coup de chance, j’ai dû ensuite faire mes preuves dans les castings comme des centaines d’autres candidats », rappelle-t-il.

En septembre il était retenu pour l’audition finale et recevait ses premiers conseils du directeur musical et d’un coach vocal. Un mois plus tard, il intégrait l’une des quatre team de The Voice. La fameuse audition à l’aveugle diffusée le 13 février qui a révélé Bryan au public chantant Dumbo, avait été réalisée au mois de novembre. Au moment où les réseaux sociaux dissertaient sur son devenir dans The Voice, il était donc déjà retourné dans la vraie vie.

« Je suis soulagé de plus devoir donner le change et je tourne en douceur et sans amertume la page de cette aventure fantastique », assure-t-il. « Je n’y suis pas resté assez longtemps pour devenir un produit identifié The Voice mais, sur mon CV je ne me priverai pas de mentionner mon passage, c’est certain ». Cette expérience l’a mûri, et pas seulement au rayon vestimentaire où il a trouvé son look. « Je suis encore plus motivé à tenter une carrière dans la musique pour monter sur scène, donner du plaisir aux gens, écrire mes propres textes ». The Voice est peut-être un bon raccourci de ce qui l’attend : « Après une période d’hyper sollicitation le calme est brutalement retombé, comme l’avant-goût d’une carrière d’artiste avec ses hauts et ses bas… ». Lucide avec ça.

Frédéric Lombard

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