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Dans cette adaptation contemporaine de Dracula, le vampire est interprété par une marionnette à taille humaine. © Anna-Kolata

« La marionnette permet d’agrandir la réalité, de créer un pont entre les morts et les vivants, entre le rêve et la réalité. » C’est ainsi que la metteuse en scène Yngvild Aspeli décrit son médium de prédilection. C’est donc presque naturellement que l’artiste norvégienne a décidé de s’attaquer - pour sa nouvelle pièce jouée au Théâtre des quartiers d’Ivry - à un monstre coincé entre la mort et la vie : Dracula. « J’ai toujours eu une fascination pour les mythes, et comment un mythe aussi bizarre que celui des vampires pouvait survivre, persister dans notre inconscient collectif », ajoute-t-elle.

L’histoire est connue depuis la publication de l’œuvre de Bram Stoker en 1897. Celle de Jonathan Harker, un clerc de notaire envoyé en Transylvanie pour conclure une affaire immobilière avec un noble local, le comte Dracula. Pendant que le Britannique se retrouve bloqué dans le château du vampire, ce dernier part pour l’Angleterre assouvir sa soif de sang. Une de ses premières victimes est Lucy Westenra, amie de la fiancée de Harker. Un personnage que Yngvild a eu envie de mettre davantage en avant, afin de donner « une perspective plus féministe de cette histoire », explique-t-elle.

À taille humaine

« Adapter une œuvre pour la scène, c’est réussir à capter l’émotion qu’elle nous procure à la base, et la traduire en un langage visuel. » Pour la metteuse en scène, la marionnette à taille humaine est un moyen d’expression unique « qui arrive à montrer quelque chose que l’on ne peut pas forcément expliquer mais que l’on peut quand même comprendre. Quelque chose de l’ordre du mystère ».

Mais attention, ce n’est pas parce que la pièce inclut des marionnettes que le spectacle est destiné aux enfants.« Ce sont des préjugés sur les marionnettes », regrette Yngvild Aspeli, qui précise que la pièce est pour les adolescents et les adultes, à partir de 14 ans. Après une première création avec une troupe allemande de marionnettistes en octobre dernier, la pièce sera recréée à Ivry, avec cinq acteurs marionnettistes de la compagnie Plexus Polaire. 120 ans après Bram Stoker, Dracula a la dent dure.

Arnaud Aubry

Dracula : dix dates du 2 au 12 décembre au Théâtre des quartiers d’Ivry – Centre dramatique national du Val-de-Marne : Manufacture des Œillets, 1 place Pierre Gosnat. 01 43 90 11 11. theatre-quartiers-ivry.com

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