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Portrait sur le fronton de l’hôtel de Ville. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

Depuis le 7 mars dernier, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, 36 ans, est de nouveau placé en détention administrative par les autorités israéliennes pour une durée de trois mois « sans charge ni jugement », dénonce son comité de soutien, dont Ivry est ville hôte depuis 2017.

« Cette peine peut être renouvelée à l’infini, sur simple décision politique,alerte Elsa Lefort-Hamouri, son épouse. C’est la sixième fois qu’il est emprisonné depuis l’âge de 16 ans. » Salah Hamouri a notamment été inculpé en 2005 pour tentative d’assassinat et appartenance à une organisation classée terroriste par Israël, comme tant d’autres organisations palestiniennes. Des accusations qu’il a toujours niées, avant de plaider coupable, contraint, en échange d’une réduction de peine.

Ce défenseur des droits humains se bat pour pouvoir travailler et vivre librement à Jérusalem, sa ville natale, et en famille. Sa femme, française, et leurs deux jeunes enfants sont interdits de séjour en Israël.

« L'avocat franco-palestinien paie depuis 2001, date de sa première incarcération, le lourd tribut de la justice coloniale du gouvernement israélien, a exposé au nom de la majorité municipale l'adjointe au maire Nathalie Leruch, lors de sa présentation d'un vœu appelant à la libération de Salah Hamouri au conseil municipal du 31 mars dernier. Depuis 2020, une procédure est en cours visant à le déchoir de sa carte de résident de Jérusalem, ce qui pourrait le condamner à l'exil. »

Par ce vœu adopté à la majorité des voix, l’assemblé communale a condamné la violation du droit international et le silence des autorités françaises. Elle a proposé d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Salah Hamouri. Depuis, son portrait a été apposé sur le fronton de l'hôtel de ville et le restera jusqu'à sa libération.

Dès le 7 mars, Ivry et d’autres communes ont dénoncé par un courrier - resté sans réponse - son arrestation auprès de l’État français. De son côté, la diplomatie française assure que « des démarches ont été engagées auprès des autorités israéliennes ».

Solidarité

Mardi 5 avril, la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) et la LDH (Ligue des droits de l’homme) ont déposé plainte en France au nom de Salah Hamouri contre la société de cyber espionnage israélienne NSO suite à l’infiltration de son téléphone par le logiciel Pegasus.

« Si Salah est visé, c’est pour son travail d’avocat, de défenseur des droits humains,indique sont épouse. Tout est fait pour qu’il ne puisse pas exercer son métier. Il n’avait pas accès aux tribunaux ces derniers mois, ni aux prisons, ni donc à ses clients. La surveillance de son téléphone n’a pas permis la confidentialité des échanges et a peut-être mis en danger des clients. Toutes les personnes qui sont attachées à la défense des droits, et au fait que les avocats puissent exercer leur métier, doivent se mobiliser. Ce n’est pas un combat propre à des gens qui pourraient être juste pro-palestiniens. C’est vraiment de la défense d’un défenseur des droits, d’un avocat dont il s’agit ! »

Le couple ne peut communiquer, les contacts téléphoniques entre eux sont interdits. Salah Hamouri a pourtant demandé pendant sa visite consulaire qu’à défaut de voir sa femme et ses enfants en France, il souhaitait avoir des contacts téléphoniques avec eux. « Cela fait plus d’un mois que nous n’avons pas pu nous parler,témoigne Elsa Lefort-Hamouri. C’est déjà difficile pour les adultes, mais pour les enfants, cela l’est encore plus. Il n’a pas eu ce droit-là. Alors que c’est un droit élémentaire dans les démocraties que les prisonniers aient un lien avec leur famille ! »

En forme de solidarité, le comité de soutien à Salah Hamouri invite chacun à se prendre en photo avec un message de soutien et de le poster sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LiberezSalah.
Il est également proposé de lui écrire à la prison pour son anniversaire, le 25 avril à l’adresse suivante : Salah Hamouri - Ofer prison - P.O. Box 3007 - Givat Ze’ev - Israël
« Sachant que les lettres risquent de ne pas lui être remises, il est inutile de prendre sa plus belle plume ! précise son épouse. C’est surtout et avant tout un message à l’administration pénitentiaire. Pour dire qu’au bout du monde, il y a des gens mobilisés et solidaires ! »

Sylvie Moisy

# LibérezSalah
Comité de soutien sur Facebook : freesalahhamouri

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