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Octroi de l'entrée de ville vu du pont d'Ivry © Mairie d'Ivry-sur-Seine - Archives municipales

Quid de la carte postale à l’heure où les mails, SMS, MMS et autres réseaux sociaux inondent notre quotidien de leur instantanéité ? Il fut un temps où les cartes postales circulant en France se comptaient en milliards…

Le service municipal Archives-Patrimoine en possède trois mille, essentiellement liées à Ivry (toutes disponibles en ligne via le site cabinetdecuriosites.ivry94.fr). Celles-ci peuvent être regardées comme des objets d’histoire et sont porteuses de sens sur la représentation des lieux et du lien social qu’elles permettaient de créer à l’époque où le téléphone n’existait pas. Les gens d’une même commune s’écrivaient des cartes !

Sorties d’usines, conditions de travail, cartes publicitaires ou fantaisie, écoles, commerces, cafés, scènes de rue… Autant de témoignages du quotidien, d’une période et d’une société sous ses différents aspects.

Michèle Rault et Ahmed Talbi

Visiter l'expo
Exposition Un bonjour d’Ivry - Cartes postales (années 1900-1960) : inauguration le 14 septembre, 18h30. Visible du lundi au vendredi (8h30-12h/13h30-17h sauf jeudi après-midi) jusqu’au 20 janvier 2023. Visite de groupe sur RDV. Au Cabinet de curiosités, à l’hôtel de ville.

Cartophilie
Témoignage de l'Ivryen Jacques Bizet
Au départ, j’étais philatéliste et collectionneur de marques postales. Sur l’idée d’un marchand de Tours, je me suis mis à récolter des cartes postales de l’Indre et Loire, où j’habitais, afin d’illustrer ma collection. Quand je suis venu habiter Ivry, en 1967, je me suis rendu compte que les cartes d’Ivry représentaient un patrimoine formidable et très intéressant, avec des usines, des industries… La carte postale est un support extraordinaire pour retrouver ce qu’était la ville il y a plus de cent ans ! L’idée m’était venue de réaliser un parcours dans Ivry, avec les cartes postales récoltées. Mais pour cheminer sans revenir sur ses pas, il me manquait des éléments. J’ai alors proposé à Paul Dréan et Pierre Dupuis, cartophiles comme moi, de joindre leur collection à la mienne. En a résulté l’ouvrage « Ivry-sur-Seine. Balade au début du XXe siècle »*.

*ouvrage disponible gratuitement au service municipal Archives-Patrimoine.

Repère
1869
Naissance de la carte postale à Vienne (Autriche).

1870
Circulation des premières cartes en France lors du siège de Strasbourg par les Prussiens, afin de permettre aux blessés et assiégés de communiquer avec leur famille.

1872
En France, vote d’une loi officialisant l’usage de la carte postale.

1873
Mise en vente des premières cartes dans l’hexagone. Il est alors interdit d’écrire du même côté que l’adresse.

1889
Édition de la première carte touristique illustrée à l’occasion de l’inauguration de la tour Eiffel.

Années 1890
Industrialisation des moyens d’impression permettant la reproduction à grande échelle de photographies sur la carte postale.

1880-1920
Âge d’or de la carte postale. Deux milliards de cartes postales circulent.

1920-1960
La carte est concurrencée par le téléphone, les journaux qui diffusent des photographies de presse et la radio.

Années 1930-1940
La carte postale couvre les principaux événements politiques.

Années 1950-1960
Le développement et la démocratisation du tourisme offrent à la carte postale une période de renouveau.

Années 1960
La carte couleur remplace la carte en noir et blanc.

Années 2000
La carte postale se veut esthétique et culturelle par la représentation d’œuvres conservées dans les musées.

Le Petit-Ivry est grand
Après Ivry-Port d’attache et Ivry-Centre ville, le service municipal archives-patrimoine présente le dernier-né de sa collection dédiée aux quartiers lors des Journées du patrimoine. Son titre : Petit-Ivry, grand quartier. Un ouvrage richement illustré conçu comme un abécédaire. À la lettre B, il est question de la mythique butte aux chèvres aux abords de l’avenue du général Leclerc. À la lettre S, la présence de deux scientifiques de renom est évoquée : Pierre et Marie Curie. Quant au W, il salue les wattwoman, ces femmes qui se mirent à conduire des tramways parisiens qui passaient notamment par la Porte d’Ivry. C’était au moment de la Première Guerre mondiale qui a ouvert la voie à la féminisation des métiers.
 

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