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Une soixantaine de personnes se sont rassemblées le 9 novembre 2022 devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil pour soutenir les jeunes exilés dormant sous le pont Mandela. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - Alex Bonnemaison

« Enfin, il y a une prise en compte des services de l’État que ces jeunes existent ! » En sortant de la préfecture du Val-de-Marne, mercredi 9 novembre, Philippe Bouyssou, le maire d’Ivry, fait part de sa satisfaction à la soixantaine de participants au rassemblement de soutien aux jeunes exilés. Plusieurs d’entre eux sont présents à la mobilisation, tout comme des élus d’Ivry et d’Alfortville, des conseillers départementaux, des associations et des Ivryens.

Grâce à leur mobilisation, la préfète Sophie Thibault a accepté de recevoir une petite délégation composée du maire d’Ivry, de la députée de la circonscription Mathilde Panot, d’une membre de l’association Utopia 56 et d’un jeune exilé, Mustapha. « Sa présence a permis à la préfète de prendre la mesure de ce qu’est la réalité de la vie de ces jeunes sous le pont Nelson Mandela, a souligné Philippe Bouyssou. Les services de l’État ont bougé sur la prise en compte de la gravité de la situation. J’ai la certitude que la mobilisation d‘aujourd’hui a compté. » La préfète a annoncé qu’un opérateur serait mandaté dans les prochains jours pour effectuer un diagnostic social de chacun des mineurs exilés. Elle a promis qu’à l’issue de ce diagnostic, des mesures de mises à l’abri seraient prises.

« Le plus dur, c’est le froid ».

Il y a urgence ! Depuis cinq mois, 250 jeunes exilés venus d’Afrique ou d’Afghanistan ont trouvé refuge sous le pont Nelson Mandela, sur un site appartenant au Département du Val-de-Marne et à Haropa Port. Ils vivent dans des conditions inhumaines : dans des tentes au bord de la route, avec une seule couverture chacun. « Le plus dur actuellement, avec l’hiver qui s’approche, c’est le froid, raconte Steeve, Camerounais arrivé en France il y a un an. On manque de couvertures. L’insalubrité, le fait de ne pas avoir à manger… Ces conditions de vie fait que certains s’en prennent aux autres. Pour se doucher, nous sommes contraints de nous déplacer sur Paris en fraudant le métro. Parfois on passe des semaines sans se laver pour éviter les contrôles de police. Nous demandons un peu de fraternité pour nous qui avons traversé des déserts puis la mer. On espère être scolarisés et apprendre un métier pour pouvoir s’intégrer» « Même les chiens en France ne dorment pas dehors ! », s’emporte un autre mineur. 

Leur salut passe maintenant par les tribunaux pour enfants qui étudient actuellement leurs recours pour être reconnus comme mineurs. Leur première évaluation de minorité (radio des os et vérification de validité de leurs papiers) ayant été rejetée par France terre d’asile, ils ne peuvent pas prétendre à l’Aide sociale à l’enfance. Des recours qui peuvent durer de 6 mois à un an. Et ces jeunes ne peuvent décemment plus attendre alors que l’hiver approche.

Philippe Gril

La solidarité s’organise

Tous les soirs, l’association Utopia 56 organise une visite sur le campement du pont Mandela pour assurer une assistance administrative et psychologique, mais ne distribue ni nourriture, ni vêtements.

Si vous souhaitez faire un geste, il est recommandé de passer par une association de solidarité par soucis d'organisation. La recyclerie La Pagaille (15 rue Ernest Renan) collecte actuellement des vêtements chauds, sous-vêtements d’hommes, chaussures et couvertures, du mardi au samedi de 10h à 18h. (contact : contact@la-pagaille.org).

Quant à l’aide alimentaire, elle est en cours de coordination par la Ville et les associations. Des distributions sont prévues par Les midi du MIE (contact : lesmidisdumie@gmail.com).

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