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Serait-ce un sonore cor des Alpes porté par des musiciens-danseurs ou bien une majestueuse limace en mouvement silencieux ? © Le Concert impromptu.

Elle sillonne nos jardins en laissant une trace bien visible. Prédatrice silencieuse, la limace croque la vie à pleines dents et prend tout son temps pour ça. Une qualité dont s’est emparé le quintette à vents Le Concert impromptu, en résidence à Ivry, pour proposer un cross-opéra intitulé La Morsure de la limace, en direction des 4-8 ans.

« Ce spectacle qui mêle plusieurs genres disciplinaires est un éloge de la lenteur et de la contemplation, avance doucement Violaine Dufès, directrice artistique du quintette, également hautboïste et danseuse. Nous souhaitions proposer au jeune public un spectacle qui amène à cet état d’apaisement. L’idée m’est venue pendant le confinement de 2020. Esseulée à la campagne, j’ai expérimenté, comme beaucoup, un autre rythme de vie, loin de celui effréné qu’on vit en région parisienne et que subissent les enfants, soumis au rythme des adultes. »

Sur scène, flûte, hautbois, clarinette, cor et basson deviennent tour à tour antenne, œil, sillage ou branche. Ils constituent à la fois des éléments du jeu chorégraphique et du décor, reflets subtils de la nature. Les musiciens évoluent dans un fond qui bouge, entre gros choux et animation vidéo, imaginé par la dessinatrice d’animation Eve Guastella. Sans oublier un imposant cor des Alpes, instrument folklorique et rustique, utilisé tant pour ses sonorités que comme élément de décor. « C’est peut-être la limace symbolisée sur scène… ou la brindille sur laquelle elle se hisse », se risque Violaine Dufès.

Grand les oreilles

Le spectacle invite à ouvrir bien grand les oreilles, alliant le classique acoustique et l’électronique, élargissant de manière surprenante le spectre sonore du quintette à vents. La compositrice Manon Lepauvre utilise les instruments graves de l’ensemble pour illustrer le côté languissant de la limace. Mais également des bruits issus de l’environnement extérieur comme une tondeuse, des cris d’enfants, un avion… Côté scénographie, la chorégraphe Claire Jenny explore le sol et la question de l’équilibre notamment.

« Cela fait un an que nous préparons ce spectacle, rappelle la hautboïste. C’est toujours un risque de bouger sur scène avec son instrument. Il nous a fallu travailler la stabilité, le soutien, la colonne d’air et apprendre par cœur cette musique contemporaine, un langage d’écriture très personnelle. Le résultat est bluffant ! »
Mais le mouvement n’est pas que sur scène : le jeune public est invité à « se mettre en corps » et en condition pour entrer dans ce spectacle poétique et minimaliste. Et aussi en soi, tout en douceur.

Ahmed Talbi

La Morsure de la limace : le 18 janvier à 16h. À l’auditorium Antonin Artaud de la médiathèque du Centre-ville (152 avenue Danielle Casanova). Gratuit.
Réservation par mail conservatoire.municipal@ivry94.fr ou au 01 49 60 26 95.

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