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© Christian Mrasilevici

C’est une figure politique et intellectuelle d’Ivry qui disparaît. Jean-Paul Deléage est décédé le 30 octobre dans sa 83e année. Il avait été élu deux fois conseiller municipal, en 1998 et 2001, et était membre du conseil scientifique de la ville depuis 2009.
Né le 5 juin 1941 à Chazelles-sur-Lyon (Loire), fils d’instituteurs laïcs, Jean-Paul Deléage a effectué ses études secondaires au Lycée Claude Fauriel à Saint-Etienne où il s’est passionné pour le football.

Après ses classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon, il est entré à l’université pour terminer ses études supérieures en physique-chimie et préparer l’agrégation de sciences physiques à Paris, agrégation qui lui a permis de devenir maître de conférences en physique à l’université Paris 7. Passionné par l’histoire des sciences, il a soutenu sa thèse sur l’histoire de l’écologie au CNAM (Centre national des arts et métiers) sous la direction de Jean-Jacques Salomon et est devenu professeur des universités à Orléans où il a créé le DEA (diplôme d’études approfondies) ETES (Environnement-Temps-Espaces-Sociétés), l’un des premiers DEA pluridisciplinaires sur les questions écologiques.

Engagé

Dès l’université, il s’est engagé syndicalement et politiquement : président de l’AGEL (Association générale des étudiants de Lyon, secrétaire de l’UEC (Union des étudiants communistes de Lyon), secrétaire adjoint national du SNESUP (Syndicat national de l’enseignement supérieur), membre de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) puis des Verts. Ses engagements l’ont conduit à soutenir plusieurs candidats à la présidence de la République, notamment Pierre Juquin en 1988.
Jean-Paul Deléage a été élu conseiller municipal d’Ivry sur la Liste "Ivry y vivre » et sous l’étiquette du GREC (Groupe radical écologiste et citoyen) en janvier 1998 puis en mars 2001 sur la Liste "Ivry à venir, ensemble". En mai 2001, il reçoit la Légion d’honneur pour son travail pionnier sur l’écologie.

Il nous laisse une production intellectuelle remarquable avec plusieurs ouvrages dont son Histoire de l’écologie (Editions La Découverte, 1991) traduite en plusieurs langues, et la revue Écologie & Politique qu’il a co-fondée au début des années 1990. Retenons enfin la phrase qu’il a soufflée à Jacques Chirac pour le quatrième Sommet de la Terre, en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »

Époux d’Édith Perstunski-Deléage, philosophe, ethnologue et ancienne élue municipale, et père d’Estelle Deléage, maître de conférence en sociologie, il sera inhumé le lundi 6 novembre à 14h30 au cimetière parisien de Bagneux (45 avenue Marx Dormoy, 92220 Bagneux).

Thomas Portier

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