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Le cor et ses sonorités graves s’adaptent parfaitement au handball. © Mairie d’Ivry-sur-Seine - Alex Bonnemaison

Si on avait dit à Beethoven, il y a deux siècles, que sa musique serait jouée pour accompagner des handballeurs, il n’en aurait pas cru… ses oreilles. C’est pourtant ce qui s’est passé, mercredi 4 mars au gymnase des Épinettes, à l’occasion de la première édition à Ivry du festival Barbacane Classics*. Des pensionnaires du centre de formation de l’USI Handball et de la catégorie – de 18 ans ont donc joué le jeu, accompagnés par le quintet ivryen le Concert impromptu, à l’origine de cette idée pour le moins originale.

Plusieurs élèves du collège Molière, ainsi que des adolescents d’un centre de loisirs de Charenton-le-Pont venus en voisins, ont eu la chance d’assister à cette première. Si le gymnase des Épinettes est habitué des belles partitions jouées par les sportifs, c’est bien la première fois que des notes de musique classique y ont résonné. « Il y a énormément de points communs entre la musique et le sport, explique en préambule Violaine Dufès, hautboïste membre du Concert impromptu. Le collectif, la pulsation, la performance… Mais aussi le fait de porter une tenue et d’adopter une hygiène de vie ».

Jeu et musique font… cor

Tout commence également par un échauffement. Une gamme de do majeur pour les musiciens, et des étirements pour les handballeurs : adagio d’abord, puis moderato et enfin allegro. Puis vient un exercice typique des entraînements de hand : un match sans gardien où les joueurs doivent toucher les poteaux des buts. Chacun est accompagné d’un musicien et l’on se rend compte que le basson et le cor s’adaptent parfaitement à la gestuelle des sportifs. Le cuivre accompagne ainsi la prise d’élan puis le shoot par des notes graves et fortes, avant de retomber lorsque les filets cessent de trembler.

Autre exercice : une séance de shoot où les handballeurs, sans s’en rendre compte vont adapter leurs tirs au rythme de la musique de Beethoven jouée en live par les cinq musiciens. Dubitatif au début, on finit par être convaincu des similitudes et des accointances possibles entre ces deux univers.

Se libérer des idées préconçues 

« C’est une expérience particulière dont on n’a pas l’habitude, relate en fin de séance Isaac, jeune handballeur des – de 18 ans de l’USI. On sent que le rythme nous influence. » « Ce sont de nouvelles sensations, poursuit son coéquipier Noa.À l’entraînement on travaille beaucoup sur les enchaînements et le rythme. C’est vrai qu’il y a des similitudes ». « Le sportif ne voit pas forcément le lien avec le musicien, et inversement, poursuit Violaine Dufès. Mais on a bien vu aujourd’hui les complémentarités. L’idée de jouer de la musique classique sur du sport permet de travailler la transversalité et de faire des ponts entre les disciplines. Il faut se libérer des idées préconçues. Oui, c’est un peu le mariage de la carpe et du lapin, mais ça marche ! »

Philippe Gril

*Le but de ce festival est de faire découvrir au jeune public ivryen une figure incontournable de la musique classique, en l’occurrence Ludwig Van Beethoven. Sur une demi-journée, les groupes d’enfants circulent entre le Théâtre des Quartiers d’Ivry, le Crédac, le gymnase des Épinettes et l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, qui sont tous investis par des musiciens reconnus possédant un lien fort avec Ivry : le Concert impromptu, qui y réside depuis 2001, le Quatuor Impact dont une musicienne enseigne au conservatoire municipal et Faustine Bogard-Médevile, jeune hautboïste professionnelle qui en est issue.

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