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Près de 120 élèves en 6e et 5e ont repris le chemin du collège Wallon, le 4 juin. © Mairie d'Ivry-sur-Seine - David Merle

« Allez les garçons, on y va ! ». Il est 9h, ce jeudi 4 juin. Jean-Michel Bobin, principal du collège Henri Wallon, invite trois jeunes adolescents, sacs sur le dos, à franchir les grilles de l’établissement. Une première depuis la fermeture des collèges, le 16 mars, à cause du coronavirus. Près de 120 élèves (sur 625 habituellement), uniquement des 6e et 5e*, sont accueillis, pour des cours de quatre heures (deux heures le matin, deux l’après-midi) les lundis, mardis, jeudis et vendredis. Sans récréations pour éviter les contacts, ni cantine faute de personnel.
Les élèves sont répartis en groupes de douze maximum et le protocole sanitaire est très strict, à l’image de celui appliqué dans les écoles élémentaires et maternelles. Les élèves doivent porter des masques pour entrer et circuler dans l’établissement, et se laver les mains au gel hydroalcoolique avant de franchir les grilles puis lors de l’accueil en salle de classe. Chaque élève a une table dédiée, largement espacée de celle du voisin, qu’il conservera jusqu’à la fin de l’année. Quatre masques en tissu lavable sont distribués à chacun. Dans les couloirs, des flèches au sol indiquent les chemins à emprunter pour éviter que des groupes ne se croisent. Sur les murs, des affichettes rappellent les consignes.
 
« Content de retrouver les élèves »
 
« Nous accueillons 38% de nos 6e et 5e, ce qui est conséquent, explique Jean-Michel Bobin. Il y a une vraie volonté de service public chez nos enseignants et le personnel de l’établissement. Le travail en distanciel a été très efficace jusqu’aux vacances de printemps. Puis cela a été de plus en plus dur, il y avait de l’usure chez les élèves. Tout le monde est content de les retrouver. » Ce que confirme madame Delpeu, professeur de SVT. « J’avais hâte. Je n’ai pas fait ce métier pour être derrière un ordinateur. C’est difficile de faire cours à distance, parce que les sciences, ça se pratique. Il y avait de la frustration. »

Les retrouvailles avec ses élèves permettent de parler de la façon dont ils ont traversé cette période de confinement. Des difficultés à faire les devoirs aux inquiétudes pour les proches. De l’ennui face aux jours qui se ressemblent aux petites joies du quotidien. Comme le fait de passer plus de temps chez soi ou avec des parents plus disponibles. Avec un constat chez certains d’entre eux : des heures de coucher toujours plus tardives et beaucoup de temps passé devant les écrans.
 
Renouer avec les copains et les profs
 
« Même pour un mois, cela vaut la peine de rouvrir les collèges, afin de redonner un cadre et un rythme aux enfants, assure Carine Chancelade, la principale adjointe d’Henri Wallon. Renouer avec les copains, retrouver leurs profs, c’est essentiel. Avec cette crise sanitaire la fragilité sociale est d’autant plus criante. Certains ont vécu le confinement dans des conditions difficiles. Quand il n’y a qu’un ordival (ordinateur portable offert par le Département) à la maison pour six frères et sœurs, c’est compliqué de faire les devoirs.  D’autres ont des parents en difficultés face au numérique. Et puis on ne s’improvise pas enseignant : c’était difficile pour les parents, qui ont joué le jeu. Bravo à eux ! Pour toutes ces raisons on voulait rouvrir le plus vite possible. » Car si les enseignants ont fait le maximum pour garder le lien avec leurs élèves durant cette période, rien ne remplace la salle de classe.

Philippe Gril

*Le collège devrait prochainement accueillir des élèves de 4e.

À chaque collège son organisation
Le collège Molière accueille des élèves de tous les niveaux, depuis le 4 juin. Soit entre 100 et 120 élèves par jour. Chacun revient pour deux demi-journées par semaine.
Le collège Romain Rolland accueille les élèves de 6e et 5e depuis le 4 juin. Les enfants sont accueillis par demi-journées et par demi-classe. Les élèves de 4e et 3e ne seront accueillis que sur convocation.
Le collège Politzer a choisi d’accueillir tous les élèves, de tous les niveaux, depuis le 5 juin. Ainsi, jusqu’au 25 juin, chaque élève retournera une demi-journée par semaine dans l’établissement, dans un groupe de douze encadré par un professeur.

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