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L’e-Rendez-vous des sciences s’est tenu après que le 11 février, le conseil municipal a adopté un vœu demandant un moratoire sur le déploiement de la 5G à Ivry. © David Merle

Plus de débit, de rapidité, de confort, d’applications, d’objets connectés… Plus, plus, plus ? À écouter les opérateurs mobile et Internet - et leurs savantes publicités -, la 5G n’aurait que des bénéfices (à commencer par les leurs). Pour tenter d’y voir clair et de nourrir le débat citoyen, Ivry/Sciences a organisé le 10 mars dernier, à travers son Université populaire de la transition écologique, un e-Rendez-vous des sciences intitulé 5G : pour quelques gigas de plus. Prolifération des antennes, inégalité des territoires, impact sur la santé, coût environnemental… Les questions sont en effet nombreuses.

Dominique Boullier, sociologue du numérique et l’un des trois conférenciers du Rendez-vous, met les pieds dans le plat d’entrée : «Toujours plus, c’est la vision du progrès. Alors qu’on aurait pu faire moins ou complètement autrement. Nous devrions être dans une logique de sobriété. Engage-t-on toute une société dans quelque chose qu’elle n’a pas décidé ?»

Objets et antennes

Un avis que partage Laurence Eymard, directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste du climat et de l’environnement : «Le rapport du Haut conseil pour le climat indique que la 5G va augmenter les émissions de gaz à effet de serre avec le renouvellement de tous les équipements et terminaux, alors que la France s’est engagée, dans l’Accord de Paris, à réduire ses émissions de 40% ! Et pour quel usage principal ? La vidéo en ligne pour les smartphones. Tout ça pour ça !»

Pour Alain Sibille, professeur à Télécom Paris Tech, des nuances sont à apporter. Selon lui, «dans notre société, nous sommes de plus en plus en interaction avec des objets connectés. La 5G a beaucoup d’avantages - de fiabilité notamment - pour certains besoins comme la télémédecine ou encore la voiture autonome. De plus, le remplacement des équipements du réseau 4G doit se faire, car il est trop consommateur d’énergie.»

La 5G passe actuellement par une bande de fréquence (ou ondes radios) à 3,5 gigahertz. Une seconde est prévue à 26 gigahertz qui nécessitera beaucoup plus d’antennes en vue directe, avec des applications différentes. Cette dernière n’est pas encore commercialisée. Sans doute faut-il reprendre la main dès maintenant, à l’heure où il est déjà question de la 6G…

Ahmed Talbi

Revoir l'e-RDV des sciences sur la 5G

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