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Lundi 4 avril 2022
La collecte des Ivryens est en route ! Ce matin, un peu avant 5h, deux camions semi-remorques remplis de colis venant d’Ivry et de 13 autres communes du territoire Grand-Orly Seine Bièvre (auquel Ivry est rattaché) sont partis. Direction : la ville de Suceva (au nord-est de la Roumanie) où des Ukrainiens fuyant la guerre se sont réfugiés.

Denrées non périssables, produits d’hygiène, vêtements et jouets constituent le chargement issu des collectes solidaires en faveur des réfugiés ukrainiens. Au total : 66 palettes dont 11 provenant d’Ivry ! Une palette peut peser jusqu’à 1 tonne. La collecte des Ivryens s’était déroulée les 10, 11 et 12 mars en mairie. Un minibus suit le convoi avec à son bord : Bertrand Quinet, adjoint au maire délégué à l’action sociale à Ivry, Estelle Leysenne, conseillère municipale de Fresnes, Mathilde Ferment, cheffe de cabinet au Grand-Orly Seine Bièvre, Mehdi Mokrani, coordinateur du convoi pour l’opérateur social Alteralia et Ciprian, gestionnaire à Alteralia. Les membres de cette délégation se relaient au volant.

Mercredi 6 avril 2022
Le convoi pour les Ukrainiens est arrivé ! Après 2 jours de voyage dont 36 heures de conduite à travers l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie et la Roumanie,
les deux camions contenant les dons ont atteint leur destination à 7 heures ce matin. Ils sont au nord de la Roumanie, à Suceva, à une demi-heure de l'Ukraine. Durant la traversée de la Roumanie, le convoi a été escorté par des voitures de police afin de faciliter les contrôles des autorités locales. En effet, la Roumanie ne fait pas partie de l’espace Schengen qui permet la libre circulation des personnes.
Après leur arrivée et une petite douche (!), les camions ont été déchargés et la délégation française a rencontré les autorités roumaines : ministre, députée, sénateur, préfet, sous-préfet et représentante de l'Alliance française. « C’est la municipalité de Suceva qui va coordonner la distribution de la collecte, ce qui nous rassure, indique Bertrand Quinet. Ce voyage avait pour but de permettre la traçabilité des dons. Une ville, en Ukraine, de l’autre côté de la frontière va recevoir des colis et va ensuite les dispatcher vers la capitale Kiev ou Marioupol selon les besoins. »

Jeudi 7 avril 2022
En direct de la frontière roumano-ukrainienne. Bertrand Quinet nous a envoyé ce témoignage par texto. « Aujourd'hui, nous nous sommes rendus au poste-frontière de Siret (nord-est de la Roumanie, non loin de Suceva) où des réfugiés ukrainiens arrivent à pied (comme le montre la photo d’une mère et son enfant). Nous avons assisté au processus d'accueil. Nous avons compris que beaucoup d'entre eux étaient restés côté Ukraine et attendent une évolution de la situation. Au début de la guerre, le point d'accès de Siret a accueilli jusqu'à 35 000 personnes par jour. Ce sont les pompiers qui orientent les réfugiés selon leurs besoins (médical, enfants, carte Sim) vers des ONG du monde entier présentes sur place. Aucune présence de l'armée. L'organisation générale est exemplaire, c'est tout à fait impressionnant ! Après discussion avec les pompiers, ils ont été marqués par cette situation de guerre, très différente d’une catastrophe naturelle par exemple. Des naissances ont eu lieu sur place. Le climat est calme et serein en ce moment avec 800 passages par jour, mais les pompiers et les ONG sont prêts à tout nouveau rebond. »

Vendredi 8 avril 2022
Avant de prendre le chemin du retour, Bertrand Quinet et le maire Philippe Bouyssou ont échangé en visio-conférence. « Environ 300 000 Ukrainiens venant des villes bombardées se sont réfugiés à la frontière, côté Ukraine,a raconté Bertrand Quinet. Ils attendent de savoir comment la guerre va évoluer, espérant pouvoir rentrer chez eux à Kiev ou à Marioupol. La solidarité est très forte à leur égard de la part de la population sur place comme des autorités. Ceux qui ont décidé de quitter leur pays ne veulent pas rester en Roumanie mais rejoindre d’autres pays d’Europe. »
Le matin, la délégation française a rencontré les représentants de la municipalité de Dorohoï, commune proche, d’où sont issus les Roms de l’ex-bidonville Truillot d’Ivry. « Poussée par l’Europe, la municipalité de Dorohoï est tenue de résorber également les bidonvilles de Roms et a commencé à les loger dans des immeubles dégradés mais en dur. L’insertion par le travail et la scolarisation des enfants sont favorisés. »
Le maire Philippe Bouyssou et Bertrand Quinet ont rappelé le statut privilégié de « déplacés » accordé aux réfugiés ukrainiens par l’Union européenne, leur permettant d’obtenir rapidement des droits. «Cet accueil digne devrait être généralisé auprès de toutes les populations fuyant la guerre et les discriminations. »

Vendredi 15 avril 2022
Comme convenu, Bertrand Quinet a reçu les photographies des colis qui ont commencé à être distribués directement en Ukraine, à l’est du pays, vers Vanicauti, Patrauti, Horbova. Ce sont les membres d’ONG mandatés par la préfecture du nord de la Roumanie qui s’en sont chargés.


Porpos reccueillis par Catherine Mercadier

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