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Utama : la terre oubliée interroge sur le sens de la vie et de la mort qui se confrontent au-delà des cultures et des générations. © Utama DR

Des paysages bruts et grandioses balayés par le vent permanent, des terres arides et infertiles malmenées par la sécheresse. C’est dans l’immensité des hauts plateaux andins, plus précisément dans l’altiplano bolivien, qu’Utama : la terre oubliée nous transporte.

Dans cette solitude et quiétude omniprésentes, le spectateur est convié à partager la vie et l’amour de Sisa et Virginio, un vieux couple quechua. Ces octogénaires vivent là depuis toujours avec leur troupeau de lamas, en totale harmonie avec leur environnement auquel ils vouent un respect sacré.

Ce quotidien immuable, ils ne l’échangeraient pour rien au monde. Malgré l’attente de la pluie qui, cruellement, n’arrive pas. Malgré des conditions de vie difficiles, la vieillesse, l’approche de la maladie… Malgré la visite de Clever, 19 ans, leur petit-fils citadin qui ne parle pas quechua et qui nourrit pour eux d’autres projets. Envers et contre tout, envers et contre tous, Sisa et Virginio, gardiens de leurs traditions ancestrales, résistent.

Utama : la terre oubliée est l’œuvre d’Alejandro Loayza Grisi, 37 ans, qui signe là son premier long-métrage, d’ores et déjà multiprimé dans des festivals, au Sundance, au Cinélatino de Toulouse, ou encore à Malaga. Ce jeune cinéaste bolivien - qui a débuté dans la photographie avant de passer derrière la caméra - livre un film qui brille tant par ses images que son récit.

Humilité

Entre fiction et documentaire, Utama : la terre oubliée - qui signifie « notre foyer » en aymara, langue indigène d’Amérique du Sud - témoigne avec pudeur et sobriété de l’attachement du peuple quechua, héritier des Incas, à sa terre, son mode de vie, sa culture, sa langue, ses croyances et rites ancestraux, aujourd’hui menacés par le changement climatique.

Le film est rythmé par le bruit du vent, les respirations des hommes, le chant des lamas, les silences, les regards… Les acteurs, pour beaucoup non-professionnels, sont splendides de sincérité, tout particulièrement le couple formé par Sisa et Virginio, épouse et époux dans la vraie vie. On en ressort émerveillé et ému, percuté par tant d’humanité.

Sylvie Moisy

Projection en avant-première au Luxy (77 avenue Georges Gosnat) le 9 mai à 20h, suivie d’une rencontre avec le réalisateur Alejandro Loayza Grisi.
À l’affiche du 11 au 24 mai au Luxy.

Plus d’infos sur le site du Luxy

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