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Léo Martinez et Antonin Mohamed, deux enfants du club qui seront encore présents la saison prochaine en première division. © Mairie d'Ivry-sur-Seine - Philippe Gril

Ivry ma ville Hebdo : Quel bilan faites-vous de cette année ?

François Lequeux : Cette saison, l’équipe était revancharde, avec un objectif unique : la remontée en première division, ce qu’elle a réussi à faire de manière exemplaire. C’est une grande satisfaction. L’enchaînement d’un grand nombre de victoires (21 de suite) nous a permis de passer une saison sereine. Cette saison en deuxième division nous a permis de faire émerger des petits jeunes comme Auguste Longérinas (ailier) et Imanol Carrère (pivot). Des armes dont on aura besoin l’an prochain en Starligue. Nous avons également effectué tout un travail autour de la préparation physique au quotidien, ce qui est une nouveauté pour nous. Nous avons enfin profité de ce passage en D2 pour faire une forme d’audit sur notre mode de fonctionnement sur le secteur de haute performance.

Ivry ma ville Hebdo La défaite en demi-finale du final four contre Sélestat, le 4 juin à Dijon*, est-elle digérée ?

François Lequeux : Non, c’est une colère qui restera. Nous sommes tous responsables de cet échec. Ce système (où le 1er de la saison régulière n’est pas déclaré champion et doit passer par un final four, NDLR), on l’a toujours trouvé stupide et on l’a toujours dit. Nous l’avons un peu dénigré, et inconsciemment c’est resté dans les têtes. Alors quand on a été sûrs de monter en première division à cinq journées de la fin avec 11 points d’avance, nous n’avons pas réussi à rester mobilisés. Nous aurions dû réagir plus fort et plus vite, notamment après la dernière défaite contre Tremblay. Être champion n’était pas un objectif et ce système est tellement absurde par rapport à la logique sportive, que nous le vivons à la fois comme une désillusion mais aussi comme quelque chose qui finalement n’a pas de sens. L’US Ivry s’inscrit dans une démarche de fond avec du sens et des valeurs, alors quand ça déconnecte avec l’organisation des compétitions, eh bien ça déconnecte sur le terrain.

Ivry ma ville Hebdo : Lors de ces finales de Proligue, Ivry s’est présentée avec 10 joueurs formés au club…

François Lequeux : C’est la marque de fabrique du club, et c’est une grande fierté ! Ce qui fait l’ADN de l’USI Handball, c’est cette volonté de formation à tous les étages, sur et en dehors du terrain. Nous avons un jeune entraîneur, Sébastien Quintallet (43 ans), qui avait l’expérience de la Proligue (avec Pontault-Combault, NDLR) et qui a passé avec nous une étape supplémentaire. Depuis cette saison, nous bénéficions d’un préparateur physique de 23 ans (Thomas Rouvet, NDLR). Ivry est composée de joueurs qui sont là depuis longtemps, comme Léo Martinez, mais aussi de jeunes pousses. Le club est un incubateur de talents, mais aussi une terre d’accueil.

Ivry ma ville Hebdo :  Beaucoup de joueurs ont prolongé leur contrat ces derniers mois, c’est un signe ?

François Lequeux : On a un vrai groupe, fort, solidaire et cohérent. Qui a vécu énormément de victoires cette saison, mais aussi la descente l’an dernier. Ils ont envie de continuer ensemble. Des joueurs formés au club prolongent, comme Axel Cochery, Lucas Petit, Antonin Mohamed… Tout cela est prometteur, d’autant que les joueurs se voient encore ensemble pour un moment. C’est un groupe sympa. Maintenant il faudra que ce soit un groupe ambitieux sur le terrain avec une culture de la gagne en permanence, qui soit plus dur sur le terrain. Et plus exigeant. Il nous manque encore un peu d’exigence.

Ivry ma ville Hebdo Cette saison a aussi été positive à tous les étages du club…

François Lequeux : Le club va bien ! Nous sommes en train de rattraper les licenciés que nous avions perdu à la sortie du Covid. Il y a environ 450 licenciés, du baby hand aux adultes. Il y a eu des moments très chouettes à Delaune cette année. Cet « événement match » qui est lieu de convergence pour un grand nombre d’Ivryens, doit prendre encore plus d’ampleur. Nous avons la chance d’avoir un monument historique du handball français avec le gymnase Auguste Delaune, il faut qu’on en prenne plus conscience, nous Ivryens. Comme des autres monuments d’Ivry : le stade Clerville, la piscine Robespierre, mais aussi la Manufacture des œillets… Et puis il y a aussi ce qu’apporte ce club dans la ville, sachant que le sport est un facteur majeur de la cohésion. Ivry est ville messagère de la paix, et le sport en est un des acteurs principaux. Ce que je souhaite, c’est que cet équipement et ce moment de sport soient une valeur ajouté dans le bien-vivre ensemble de notre ville.  

Propos recueillis par Philippe Gril

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