Des origines à la Révolution

En 52 avant Jésus-Christ, durant la guerre des Gaules, le territoire voit s'affronter les troupes de Camulogène, chef de l'armée des Parisii - peuple habitant la région - et celles du général romain Labiénus, un des principaux lieutenants de Jules César. Ce dernier remporte la victoire.

Des fouilles archéologiques ont révélé l’occupation ancienne de la commune. Elles ont mis à jour les lieux où vécut l’ermite Saint-Frambour, réfugié dans une grotte naturelle au VIe siècle. À sa mort, une chapelle abrite ses reliques, objets d'un pèlerinage très suivi jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Le nom d'Ivry viendrait de l'ivraie, une graminée qui poussait sur les coteaux pierreux de la commune. Ivry est mentionnée pour la première fois dans une charte de Louis IV d'Outremer, en 937.

Propriété du chapitre de Notre-Dame depuis le IXe siècle, la terre d'Ivry appartient à partir du XIIIe siècle à plusieurs seigneurs ecclésiastiques et laïcs qui acquièrent petit à petit les biens des communautés religieuses. Au XVIIe siècle, elle dépend d’un unique seigneur qui est également propriétaire du moulin de la Tour.

Dès le XIIe siècle, l' église Saint-Pierre-Saint-Paul est édifiée. Remaniée au cours des siècles, elle n'en conserve pas moins aujourd'hui un clocher carré, une travée du XIIIe, des peintures murales du XVIe, une chapelle de 1647 dédiée à la Vierge et une chaire du milieu du XVIIIe.

En 1698, Pierre Contant, un des architectes les plus en vue du XVIIIe siècle, naît à Ivry, ville de plaisance et de villégiature pour les Parisiens les plus fortunés.

De 1789 à l'industrialisation

À la veille de la Révolution, Ivry compte environ 800 habitants pour la plupart vignerons, carriers et laboureurs rassemblés en confréries. Le 14 avril 1789, l'assemblée municipale élabore son cahier de doléances. Elle demande l'égalité devant l'impôt, réclame une réglementation du commerce des céréales et la suppression des droits d'entrée dans les villes, dénonce le prix élevé des boues de Paris mises à la disposition des cultivateurs des environs de Paris qui les utilisent comme engrais. Le 18 avril 1789, Jean-Baptiste Renoult et Pierre-Jacques Honfroy, députés élus par les habitants portent à l'assemblée de la Prévôté de Paris ce cahier de doléances signé par quatorze Ivryens seulement.

De village agricole, Ivry se transforme au cours du XIXe siècle en une ville industrielle. La Seine, la route Paris-Bâle, puis la voie ferrée favorisent l'implantation d'usines. Des chantiers de bois s'installent le long de la Seine. Une verrerie se fixe dans le quartier de la Gare bientôt suivie par des tuileries, distilleries, brasseries, usines de caoutchouc, entrepôts. En un demi-siècle, la population s'accroît considérablement, passant de 1 041.

D'importantes institutions s'établissent dans la commune. Une maison de santé est transférée de Paris à Ivry en 1828 sur l'ancienne propriété des Miramionnes. Elle est dirigée par l'aliéniste Esquirol.

L'hospice des Incurables - aujourd'hui Hôpital Charles Foix - est bâti entre 1864 et 1869 sous la direction de Théodore Labrouste. Un des premiers cimetières parisiens de banlieue est créé en 1861.

Le 6 août 1870, la population ivryenne élit son premier maire républicain, Philibert Pompée. Devant la menace prussienne, il doit installer une mairie provisoire à Paris. Au printemps 1871, la Commune de Paris éclate.

À Ivry, le mouvement de révolte provoque l'élection d'un conseil municipal " communaliste " et la fondation d'une section de l'Internationale dite des Ivryens.

Entre-deux-guerres

En décembre 1919, Léon Bourdeau, petit industriel, est élu maire à la tête d'un conseil municipal composite comprenant dix membres de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière). C'est un mandat charnière, pendant lequel se développe l'activité de la jeune section communiste.

Le 20 août 1944, Venise Gosnat, adjoint au maire avant la Guerre, reconquiert la mairie et met en place un Comité local de Libération. Le 29 avril 1945, Georges Marrane retrouve son fauteuil de maire qu'il garde jusqu'en 1965. Il est ministre de la Santé publique et de la Population en 1947, sénateur de 1946 à 1968, député de 1956 à 1958. À ses côtés, Maurice Thorez (de 1946 à 1964) puis Georges Gosnat (de 1964 à 1982) exercent leur mandat de député.

Le 10 mai 1925, un conseil municipal essentiellement ouvrier élit comme maire Georges Marrane, mécanicien-horloger, membre du bureau politique du Parti communiste. Réélu en 1929 puis en 1935, alors que Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, est député de la circonscription depuis 1932, il mène avec ses édiles une gestion à caractère social soutenant, avec les organisations syndicales, les différentes revendications de la population. La colonie de vacances des Mathes est ouverte en 1927.

De la Seconde Guerre mondiale à la Libération

Un mois après la déclaration de guerre, le 4 octobre 1939, les conseillers municipaux communistes sont suspendus de leur fonction.

Une délégation spéciale est installée puis un conseil municipal est nommé par le préfet de la Seine.

Malgré de nombreuses arrestations, la Résistance s'organise autour de militants communistes qui paieront un lourd tribut à leur engagement.

La population subit, en décembre 1943 et août 1944, de meurtriers bombardements.

Reconstruction et rénovation

Les municipalités de l'après-guerre engagent une politique sociale dans de nombreux domaines et soutiennent les initiatives contre la guerre d'Indochine puis d'Algérie.

Puis, sous l'impulsion de Jacques Laloë, qui succède à Georges Marrane en 1965, elles se mobilisent pour le maintien du potentiel industriel.

C'est aussi au cours de cette période que le centre-ville va profondément se modifier avec la mise en œuvre de plans de rénovation dus aux architectes Renée Gailhoustet et Jean Renaudie.

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