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« Le problème, c’est le manque de visibilité pour l’avenir. »

Gilles, 74 ans, artiste plasticien et président de la Compagnie des œillets, association qui regroupe 120 artistes et amis d’artistes. Quartier Marat-Parmentier.
Propos recueillis le 29 avril.

« Pour l’association que je préside et pour les artistes, la suite est compromise pour une durée indéterminée. Nous devions organiser une quinzaine d’événements - concerts, expos, présentations de livres, du cinéma pour les enfants….- et tout est annulé jusque fin juin au moins. Nous n’avons aucune visibilité au-delà de 15 jours. C’est un gros souci, non seulement pour l’activité de l’association, mais aussi pour les artistes que nous devions accueillir en résidence à cette occasion. Parmi nos adhérents, pas mal d’intermittents sont aujourd’hui dans la panade complète. C’est tout un élan, toute une dynamique qui est stoppée net. Et pour la rentrée, on ne sait pas encore. Quid des Pleins feux* qui doivent avoir lieu fin septembre et qui normalement commencent à se préparer dès maintenant ? Le problème, c’est le manque de visibilité pour l’avenir, notamment dans ces domaines culturels qui ne seront pas prioritaires pour la reprise. Cela me soucie énormément.

La culture est aussi un moteur de l’économie

Ce n’est pas nouveau que la culture ne soit pas une priorité au niveau gouvernemental. Ce que je regrette beaucoup, c’est qu’on ne comprenne pas suffisamment que la culture est aussi un des moteurs de l’économie. En temps que production propre mais aussi en temps que force d’attraction pour les entreprises qui peuvent avoir envie de s’installer dans une ville où il y a une vie associative et culturelle forte. C’est le cas à Ivry, avec un gros effort budgétaire. Ma peur, c’est que ce soit fragilisé par la crise sanitaire.

Mon espoir, c’est que les gens, après cette période de confinement, aient à nouveau envie des rencontres que permet la culture, de cette chaleur, et que ça redémarre plus vite qu’on ne le craint. Ce serait un beau rêve, mais franchement tout va dépendre de l’état des difficultés économiques dans lesquelles les gens vont se trouver. Je ne pense pas que ce soit vers la culture qu’ils vont se tourner en premier. Et seront-ils acquéreurs d’œuvres ? Ceux qui ont beaucoup d’argent et achètent dans les salles de ventes continueront à le faire. Mais il y a plusieurs strates dans l’art. La mienne, c’est celle des artistes qui font comme ils peuvent et ce sont eux qui vont subir le plus le contrecoup. Ce sera à nous d’être inventif et de se bouger encore plus qu’avant. Il nous faudra monter des choses de qualité, pour que les gens reprennent le chemin de nos ateliers et des manifestations qu’on organise.

Rebondir, ne pas se laisser enfoncer

Pour ma part, j’ai la chance d’habiter dans mon atelier, ce qui me permet de continuer à travailler. C’est comme un temps suspendu que j’ai envie de valoriser au maximum, avec une réflexion plus aboutie. Je fais des choses que je n’avais pas encore faites : des structures légères (en terme de poids, NDR) avec du papier froissé, des sculptures suspendues... Et puis je fais avec ce que j’ai comme matériau. Mais là, je suis arrivé au bout du rouleau… de papier calque, donc je suis obligé de passer à un autre support. C’est une contrainte intéressante pour l’artiste. Je réalise des formes dynamiques, parce qu’on a besoin de ça en ce moment. Il faut rebondir, ne pas se laisser enfoncer. Il faut, dans la mesure du possible, conserver la pêche qu’on avait avant et être capable de la transmettre. Montrer que pendant cette période on aura fait des choses, c’est aussi un message. On ne sait pas trop de quoi est fait l’avenir, autant commencer à le dessiner malgré tout, en préparant le retour du public. »

*Ouverture au public des ateliers d’artistes et de lieux habituellement fermés.

Découvrez les œuvres de Gilles Hirzel sur son site gilles-hirzel.fr, et son association sur Compagniedesoeillets.com.

« J’ai dû faire près de 300 masques »

Anna, 56 ans, employée du conservatoire municipal. Quartier Louis-Bertrand.
Propos recueillis le 4 mai.

« Quand le confinement a débuté, j’ai tout de suite commencé à coudre des masques. La première semaine, on entendait dans les médias que ça ne servait à rien, que ce n’était que pour les personnels soignants. Parce qu’il y avait pénurie. Mais je n’ai pas du tout cru à ça. Je suis fonctionnaire, j’ai la chance par rapport à d’autres personnes d’avoir mon salaire à la fin du mois, alors je me suis dit que j’allais utiliser mon temps pour la confection de masques : pour ma famille bien sûr, mais aussi pour les commerçants de mon quartier, pour mes voisins... J’en ai fabriqué aussi pour des associations d’Ivry, comme l’Étal solidaire. En plus des masques, je fabrique également des surblouses et des calots ("chapeaux" de protection) pour le personnel soignant de l’hôpital de la Pitié-Sapêtrière (cf photo) via l’association Nos soldats blancs-Paris. En tout, j’ai dû faire près de 300 masques. C’est sûr que mes journées sont bien occupées.

La couture c’est mon truc, et puis je ne me voyais pas rester comme ça sans rien faire. J’ai la chance d’avoir beaucoup de matériel chez moi : du tissu, des élastiques. Parfois, des personnes me donnent du tissu ou m’envoient des élastiques par la Poste. Je fais tout ça bénévolement bien sûr, pour que les gens puissent se protéger. Ça me fait plaisir. Je fais des bronchites chroniques et mon mari est malade, donc je ne voulais pas être mobilisée pour participer à l’accueil du public comme le font d’autres fonctionnaires de la ville en cette période. Je ne voulais pas risquer d’attraper le virus. Mais je me suis tout de suite dit qu’il fallait faire des masques.

Bien sûr j’ai hâte que ça se termine. Mais je trouve difficile pour les écoles d’ouvrir le 11 mai, car j’ai l’habitude de travailler avec les enfants et je sais qu’ils n’ont pas les réflexes des gestes barrières, comme ne pas toucher le masque. Les locaux ne sont pas forcément adaptés non plus. Je trouve que le gouvernement n’a pas bien géré le début de la crise sanitaire. Mais c’est un virus dont on ne connaît rien : ça peut s’arrêter, rebondir... Ils font au jour le jour parce qu’ils ne savent pas, mais je pense que cette histoire de masque a été mal gérée. Ils auraient du dire : "Dans le doute, protégez-vous le nez et la bouche, même avec juste un bout de tissu". Mais c’est un événement mondial inédit, on n’a jamais connu ça. »

« Dans l’esprit de l’Abbé Lemire »

Jean, 69 ans, retraité et président de l’association des jardins ouvriers du Fort d’Ivry.
Propos recueillis le 27 avril.

« Vu notre âge avec mon épouse, nous avons scrupuleusement respecté le confinement et nous ne sommes jamais sortis au début. Nous ne comprenions pas si nous étions autorisés à le faire ou pas, ce n’était pas clair. Puis nous nous sommes autorisés une sortie par jour en faisant le tour du pâté de maison. Nous nous faisons livrer les courses. Je me suis rendu une seule fois sur les jardins du Fort pour planter des pommes de terre, et c’est tout. 

C’est vrai que pour ceux qui sont confinés dans des petits appartements, avoir ces jardins, c’est vraiment bien. On ne regarde pas la fiche d’impôts des adhérents de l’association (il y a 250 jardins ouvriers, NDR), mais on sait que pour certains d’entre eux, cela permet de bénéficier de fruits et légumes de qualité pour pas trop cher. On est dans l’esprit des premiers jardins ouvriers créés par l’Abbé Lemire (Voir Ivry ma Ville de mars 2019, page 42).

Pour l’accès aux jardins du Fort, là aussi on n’a pas trop compris au début si nous avions le droit d’y aller ou pas. Puis la préfecture a juste autorisé la récolte des fruits et légumes, ainsi que le droit de planter les graines pour les futures récoltes. Mais bon, si on veut que cela pousse, il faut aussi qu’on entretienne le jardin, qu’on arrose…

Les petits-enfants nous manquent

Avec mon épouse nous arrivons à nous occuper, mais ça commence à faire long. Les petits-enfants nous manquent beaucoup. On les appelle par Skype ou WhatsApp, mais ça ne remplace pas le contact physique. Heureusement, ma fonction de président de l’association des jardins ouvriers m’occupe trois heures par jour. On ne sait pas comment cela va se passer après le 11 mai. Tous les ans, début juillet, nous nous retrouvons avec la famille dans les Landes. Cette année, ce sera sûrement impossible. D’ailleurs, on ne sait pas s’il sera possible de partir là-bas cet été pour les vacances. Dans l’association, nous avons plusieurs Portugais qui se sont faits une raison et qui n’iront pas au Portugal cet été. »

« Représenter en photo ma ville, sa diversité ethnique et sociale. »

David, 49 ans, caméraman, chef opérateur et photographe. Quartier Petit-Ivry.
Propos recueillis le 30 avril.

«  D’ordinaire, mon travail de chef opérateur pour la télé et le cinéma me conduit à beaucoup bouger en France et à l’étranger. Je suis rarement resté aussi longtemps chez moi, avec ce confinement. Cela a aussi un côté positif, comme toute expérience qui permet de réfléchir sur soi, à ce qui est réellement nécessaire et essentiel à la vie. On se rend compte en terme de consommation qu’on peut très bien faire avec ce qu’on a chez soi. Sans même parler de décroissance, c’est déjà pas mal de ralentir.

J’ai bien conscience d’être privilégié. Nous vivons dans une maison avec jardin, ma compagne, nos deux enfants et mon père qui nous a rejoints depuis le décès de ma mère. C’est une grande chance qu’il soit avec nous. Le savoir isolé pendant cette période aurait été très dur.

Avec le confinement, mon travail a été arrêté, même si depuis j’ai repris une petite activité professionnelle dont il est trop tôt pour parler.

Au début, comme tout le monde, je restais chez moi. Et puis j’ai mis à profit mon heure de promenade quotidienne pour rendre visite à des amis et des voisins que je saluais depuis la rue. Je me suis spontanément mis à les prendre en photo, moi en bas, eux chez eux. Et petit à petit, j’ai élargi le principe à des gens que je connais un peu moins. En chemin, si je croise d’autres personnes à leur fenêtre, je leur demande s’ils accepteraient d’être pris en photo, avec le principe que cette série d’images soit partagée sur les réseaux sociaux. Entre la moitié et les deux tiers refusent avec comme motif récurrent le fait qu’ils ne sont pas dans leur état normal, sans coiffeur, etc. Je travaille en focale fixe au 50 mm et pas au zoom : cela participe à raconter cette distance imposée entre les gens. Je me suis fixé une sorte de rigueur de fabrication avec ce principe : c’est moi qui cherche la bonne distance de prise de vue en me déplaçant.

Quasi tous les jours, à pied ou en vélo, je me promène dans la ville et je découvre des rues, des impasses, voire même des cités que je ne connaissais pas. Et le bouche à oreille commence à fonctionner via les réseaux sociaux : je commence à être contacté par des Ivryens qui souhaiteraient participer.

Je tiens à représenter ce que j’aime dans ma ville où je vis depuis quinze ans : cette diversité ethnique, sociale… Pour moi, c’est une série qui a du sens et dont je suis assez fier. »

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Les pompiers d'Ivry organisés face au Covid-19

Olivier, adjudant-chef, chef du centre de secours d'Ivry qui appartient à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).Quartier Centre-ville.
Propos recueillis le 4 mai.

 « Au début de l'épidémie et avant les mesures de confinement du 17 mars, nous recevions déjà beaucoup d'appels pour des cas suspects ou avérés de Covid 19. De début mars à début avril, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) à laquelle nous sommes rattachés, a réalisé plus de 10 000 interventions à ce sujet. Rappelons que la BSPP couvre un secteur géographique vaste qui comprend la capitale et les trois départements de la petite couronne, dont le Val-de-Marne.

À Ivry, nous avons pris notre part avec les 45 sapeurs-pompiers de Paris basés sur la commune. L'activité a été soutenue avec 10 à 20 interventions par jour puis elle a ralenti progressivement. Début mai, nous comptons désormais une intervention Covid par jour en moyenne et nous espérons qu'il n'y aura pas une deuxième vague de contaminations.

Nous nous sommes organisés pour assurer nos missions courantes ainsi que la sur-sollicitation opérationnelle due au Covid. Nous avons pu nous inscrire dans le plan de résilience des armées mis en place pour faire face à la crise sanitaire. Notre mission est de soulager le Samu en transportant les malades vers les hôpitaux de Paris et de sa région mais aussi en les conduisant vers les aéroports et les gares lorsqu'il y a eu des évacuations sanitaires en province. C'était au moment où l’Île-de-France manquait de lits de réanimation.

Lors de ces interventions, nous avons toujours été équipés d'une tenue biologique spéciale avec masque, lunettes, blouse ou combinaison à usage unique. Contrairement à nos collègues hospitaliers, nous n'avons jamais été confrontés à une pénurie d'équipements de protection individuels. Un protocole de désinfection très strict a été mis en place après chaque retour de mission avec notamment un nettoyage poussé de nos véhicules.

Quand un malade présente des symptômes aigus comme une détresse respiratoire, nous contactons notre médecin régulateur afin d'obtenir du renfort si nécessaire. Nous sommes ainsi en mesure d'envoyer une ambulance médicalisée avec médecin, infirmier et conducteur, en complément de notre équipe de secouristes avec le véhicule de secours à victimes.

À côté des interventions Covid 19, nous avons continué à venir en aide aux personnes souffrant d'autres pathologies et à éteindre des incendies. Il y en a eu un important mi-avril du côté de la place du général de Gaulle avec un sauvetage très périlleux réalisé par l'un de nos camarades.

Actuellement, nous intervenons en moins de dix minutes dans les différents quartiers d'Ivry car la caserne est située au centre-ville et nous ne sommes pas ralentis par les embouteillages. En raison du confinement et de l'arrêt de la vie économique et sociale, nous intervenons beaucoup moins pour des accidents du travail, de sport, domestiques et de la circulation. »

Un heureux déconfinement

Le fait que la ville d’Ivry ne compte plus de maternité n’a pas empêché la petite Lisa d’y naître en bonne santé, accouchée avec l’aide de son papa Abdelhalim.
Propos recueillis le 29 avril.

Dimanche 19 avril, à l’aube. Rue Saint-Just, les premiers rayons du soleil caressent la cité Denis Papin. Abdelhalim Saad, manager dans restauration et militant associatif de 42 ans, râle un peu. Alors que, pour une fois, ses fils Songkran (4 ans) et Sky (18 mois) le laissent dormir, c’est sa femme Suthanisee qui le réveille : « J’ai un peu mal, ce serait bien que tu sortes les chiens. »

Suthanisee doit accoucher le lendemain, rendez-vous est pris à la Pitié-Salpétrière et la valise est déjà prête.

Abdelhalim s’habille et profite de la balade matinale de leurs trois Loulous de Poméranie (des petits chiens très mignons) pour descendre ladite valise jusqu’à la voiture. Il est toujours bon d’anticiper, surtout avec six étages sans ascenseur.

Alors qu’il vient à peine de commencer la promenade, son téléphone sonne. C’est Suthanisee : « Je suis en train de perdre les eaux ! »

« Écoute, il est 8h50, on a deux heures devant nous avant que le liquide amniotique cesse de faire barrière entre le bébé et les infections extérieures, la rassure-t-il. Donc calme-toi et prépare-toi tranquillement, je remonte pour t’amener à la maternité. »

Dans la foulée, Abdelhalim appelle la Pitié-Salpétrière pour les prévenir de leur arrivée. « Ne vous inquiétez pas, il y a de la place, lui répond son interlocutrice. Et vu qu’elle a perdu les eaux à 8h50, elle a jusqu’à 10h50. »

Quand il raccroche, il est 9h04. Sa femme le rappelle : « Dépêche-toi de rentrer pour t’occuper des enfants ! » Sentant la douleur dans sa voix, il gravit les marches quatre à quatre. Arrivé dans l’appartement, il voit sa femme recroquevillée face contre le lit, à mordre l’oreiller. - « Ça va ? » -« Non ! » -« Bon, j’habille les enfants et on y va. », dit-il en se lavant les mains le plus vite possible. Il ne s’agit pas d’ajouter le coronavirus à l’équation…

Enfant d’Ivry

La scène est plantée, laissons Abdelhalim narrer la suite avec ses propres mots.

« Je commence à habiller les enfants en surveillant les contractions de ma femme, très rapprochées… Et là, je vois le haut du crâne du bébé, avec ses cheveux, apparaître puis disparaître !

En vérité, je n’ai pas le temps de réfléchir. Réalisant que je ne pourrais aller déposer nos enfants comme prévu chez ma mère à Villejuif, j’essaie en vain de joindre mon frère pour qu’il vienne les chercher. Raccrochant, je tâche de mettre sa veste à mon cadet… quand la tête du bébé sort entièrement. En composant le 18, je vais vers ma femme sans lui dire ce qui est en train de se passer pour ne pas la faire paniquer. J’ai peur. La tête de ma fille est violette et je crains qu’elle ne s’étouffe. Je pose le téléphone, mets mes mains autour de sa tête et dit à ma femme « Pousse, pousse ! »… Les épaules apparaîssent. Je les saisis et tire. Ma fille sort d’un coup. Les pompiers décrochent simultanément. La première chose qu’ils entendent est le cri spontané du bébé. Je leur précise « Ma femme vient d’accoucher, venez vite ! »

Il est 9h16. J’enroule ma fille dans une couverture et la pose sur le sein de sa mère, peau contre peau. Celle-ci n’a pas encore réalisé ce qu’il se passait…

Au téléphone, le pompier me demande des renseignements puis me dit de préparer bassine et serviette propre. Je mets les enfants dans le salon et installe la barrière pour les chiens, puis j’ouvre la fenêtre pour aérer ainsi que la porte d’entrée en prévision de l’arrivée des pompiers.

À 9h25, ils se présentent à trois. Je les laisse avec ma femme et notre bébé pour m’occuper des enfants, mais ils me demandent de revenir et me donnent une paire de ciseaux afin que je coupe le cordon, que j’avais totalement oublié… Là, ils nous félicitent pour la naissance.

Une deuxième équipe arrive, elle fait partie du service médical de la brigade. Tout de suite, ils voient que ma femme tremble beaucoup en raison de la baisse d’adrénaline et de la perte de sang, et lui installent une perfusion. Puis ils enroulent la petite et sa mère dans des couvertures de survie et des harnais tels que ceux utilisés pour les sauvetages en montagne… Je réalise qu’ils s’apprêtent à faire passer ma femme et ma fille par la fenêtre !

L’opération m’a donné des sueurs froides… La rue était bloquée et tous les voisins à la fenêtre ! Puis ils sont partis à la Pitié-Salpêtrière et la porte s’est claquée sur un courant d’air.

J’ai laissé mes fils à la voisine et j’ai foncé à l’hosto… en moins de 10 mn.

Lisa est née à 3,2 kg. La mère et la fille sont en pleine forme. »

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