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Une quarantaine d’habitants ont assisté à cette réunion publique, l’une des premières « en présentiel » depuis la crise sanitaire. © Serge Brunier

« Il y a un an était donné le dernier coup de pelle de la déconstruction de la cité Gagarine », a rappelé le premier adjoint au maire Romain Marchand pour introduire la réunion publique du 29 septembre sur la Zac Gagarine-Truillot. L’occasion d’abord de faire un point d’actualité du projet urbain en cours (voir l’encadré ci-dessous), mais surtout de présenter l’avant-projet des espaces publics extérieurs du secteur qui s’étendront sur plus d’un tiers de la Zac (4,47 hectares sur les 12,6 hectares du périmètre). Les grands principes sont d’y laisser la part belle aux piétons (75% d’espaces publics piétonniers) et aux espaces verts (25% et 834 arbres). Les voitures disposeront de 120 places de stationnement.

Promenades

Nathalie Melin, paysagiste-urbaniste de La Compagnie du paysage, épaulée par les représentants de Grand Paris Aménagement, l’aménageur de la Zac, a décrit des pistes retenues devant la quarantaine d’habitants présents. « Deux grandes promenades linéaires sont prévues, explique-t-elle. L’une, urbaine et cultivée, se situe le long de la voie de chemin de fer. On y trouvera des modules de sport, des tables de pique-nique, des bacs potagers... Pour l’autre, la promenade nature située en zone davantage habitée, il faudra veiller au silence et y éviter les regroupements. » La paysagiste suit ainsi les souhaits exprimés par les habitants lors de différents ateliers. Il en est de même pour « trois espaces emblématiques » : l’esplanade menant à l’entrée sud de la gare RER et ses longues rampes d’accès, la place Pioline et ses mini-gradins ombragés, le square de 2000m² proche de l’hôpital Charles Foix et son aire de jeux pour enfants clôturée.

Exode ?

« Le pourcentage d’espaces verts me semble faible, considère un habitant. Pourquoi ne pas prévoir des immeubles de haute taille pour dégager davantage de place au sol ? » Pour Romain Marchand, « cela déséquilibrerait le projet urbain. Et la place de la nature en ville ne se limite pas aux squares : elle est disséminée partout. » Une autre participante de la réunion est au contraire d’avis de limiter la hauteur des bâtiments et « d’arrêter de construire puisqu’on voit que depuis la crise sanitaire et le développement du télétravail, beaucoup de citadins partent vivre à la campagne. » Selon le premier adjoint au maire, « c’est un vrai débat politique : vu le besoin énorme de logements en Île-de-France, il vaut mieux densifier là où existent des réseaux de transports plutôt que de délocaliser en grande couronne sur des terres agricoles. Et il n’est pas sûr que le mini-exode dont vous parlez se poursuive.»

Des locataires de l’extension Truillot alertent sur leur quotidien : « C’est très bien ce que vous présentez. Mais les espaces publics actuels ne sont pas finis, les rats prolifèrent, on subit les trafics de drogue, nos ascenseurs fonctionnent mal... On vit un enfer ! On en a marre ! » Une réunion spécifique va être programmée très rapidement promet Romain Marchand.
Des riverains de la villa Bac eux, s’inquiètent du futur, le projet urbain prolongeant leur voie : « Cela va favoriser le trafic de drogue ! » Clément Pecqueux, adjoint au maire en charge de l’écologie urbaine et délégué au quartier Marat-Parmentier répond : « Au contraire, plus il y aura d’appropriation de l’espace public moins il y aura de trafic et cette liaison permettra de desservir la future école. ». Des ateliers sur différents secteurs de la Zac vont être programmés d’ici la fin de l’année.

Thomas Portier

Voir le document présenté lors de la réunion

Actualités du projet urbain

- En préférant une déconstruction plutôt qu’une simple démolition de la cité, 30 700 tonnes de matériaux de gros œuvre (bétons, briques, plâtres…) ont été notamment revalorisés. On a évité ainsi l’émission de 1 600 tonnes de CO2 en transport.

- En février, le programme d’aménagement a reçu du ministère de la Transition écologique le label ÉcoQuartier (niveau 2)

- En mars, une pépinière provisoire a été plantée. Elle sert à y faire pousser 500 arbres qui seront transplantés dans l’espace public.

AgroParisTech a été mandaté pour mener une étude de faisabilité. L’institut a conclu à la possibilité de développer dans l’Agrocité des activités agricoles professionnelles sur les 2,5 hectares dévolus à l’agriculture urbaine. L’articulation avec des parcelles agricoles dédiées aux habitants est à l’étude. AgroParisTech a identifié un tissu d’acteurs locaux dynamiques sur les questions d’agriculture urbaine, d’alimentation et d’économie circulaire.

D’ici la fin de l’année, le cabinet Espelia rendra ses conclusions sur la forme juridique et le modèle économico-financier les plus adaptés pour la gestion de l’agriculture urbaine de l’Agrocité.

- L’Agrocité Gagarine-Truillot a reçu un financement de 299 000 € de l’Agence nationale de renouvellement urbain (Anru) dans le cadre de l’appel à projet « Quartiers fertiles ».

- Le chantier de construction des premiers immeubles sur l’espace Pioline a pris du retard en raison de difficultés techniques. Il devrait commencer très prochainement.

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