Solidarité avec Jérusalem-Est

Le 15 octobre 2021, une délégation de jeunes Palestiniens de Jérusalem-Est a rencontré le maire Philippe Bouyssou autour de projets de coopération décentralisée.

Al Bustan signifie le jardin en arabe. C'est aussi le nom que porte un centre social et culturel situé dans le quartier Silwan de Jérusalem-Est. Depuis trois ans, cette maison de quartier mène quatre grands projets éducatifs et solidaires, avec Ivry et quatorze autres communes françaises en partenariat avec le ministère français des Affaires étrangères et le Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine (RCDP). Ivry a ainsi contribué à former des animateurs et professeurs de sport. D'autres collectivités ont transmis leurs savoir-faire sur l'art du cirque, la vidéo ou le soutien psychologique.

Le 15 octobre, trois jeunes représentants du centre Al Bustan ont rencontré le maire Philippe Bouyssou à l'hôtel de ville pour lui faire part de l'avancée du travail.«Des enfants, des jeunes et des adultes ont bénéficié de ces projets, soit 11 000 personnes sur trois ans, explique Kutaybah Odeh, président du centre Al Bustan. Grâce à Ivry et quatorze autres villes françaises, nous écrivons une nouvelle histoire basée sur l'espoir malgré les douleurs que nous subissons chaque jour.»

Nouvelle histoire

Annexé en 1967 par Israël, Jérusalem-Est est majoritairement peuplée par des Palestiniens. Or l'État hébreu détruit actuellement leurs maisons et immeubles.«Depuis 1967, les Palestiniens construisent sans autorisation car ils n'obtiennent pas de permis de bâtir !, explique Jacques Bourgoin, vice-président du réseau RCDP qui participe à l’échange. Aujourd'hui, Israël se sert de ce prétexte pour démolir les logements des Palestiniens, les exclure de Jérusalem-Est et installer des colons israéliens. Aussi, toutes les animations du centre Al Bustan sont essentielles car la pression psychologique est forte.»

Comme le rappelle le maire Philippe Bouyssou, le droit international n'est pas respecté. «L'Organisation des nations unies a adopté des résolutions contre l’occupation des territoires palestiniens par la violence et la guerre mais ces résolutions ne sont pas appliquées depuis 50 ans, s'emporte-t-il. Au Moyen-Orient, nous devons travailler avec les forces progressistes israéliennes et palestiniennes pour parvenir à créer un État palestinien à côté de l’État israélien. Mener des projets concrets, utiles à la population, permet de ne pas oublier cette question.»
À l'occasion du Festival des solidarités internationales (qui se déroule à Ivry du 12 au 21 novembre), un film documentaire présentera le 19 novembre (le lieu de la projection reste à définir) les réalisations nées de la coopération avec les villes française. Il s’intitule Jer'Est comme une contraction de Jérusalem-Est et de «Je reste !».

Catherine Mercadier


Sport pour toutes et tous
En plus des sports traditionnels pratiqués par certains dans le quartier Silwan, le projet éducatif et sportif mené par Ivry a insufflé une autre dynamique résumée par l’expression « le sport pour tous et toutes ». Elle est insufflée par le service municipal des sports, l’Union sportive d'Ivry et la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Les formations se sont tenues durant trois ans, parfois en visio-conférence, et s’achèvent en présentiel en novembre. «Les activités sportives représentent un soutien psychologique et moral important pour les jeunes et les enfants, dès 12 ans, qui subissent des arrestations, des assignations à résidence, bref, la violence quotidienne», conclue Kutaybah Odeh, le président du centre Al Bustan.

V’là le Monde

Dimanche 29 août 2021, se tenait la journée festive "Vl'a le monde", à la Guinguette du port

L'occasion de mettre en valeur les acteurs et actrices de la ville qui agissent pour la solidarité et l’émancipation, avec la présence des villes jumelles d’Ivry-sur-Seine, des expositions, des spectacles pour petits et grands, un défilé de mode, la découverte d’un nouveau média solidaire, le «Tout-Monde à Ivry» … le tout accompagné d’artistes engagés.

Retrouvez l'album photos de cette journée

Ivry aux côtés des Ouïghours

Le 15 avril 2021, le maire a signé au nom de la Ville une charte de solidarité avec le peuple ouïghour. Une subvention a été attribuée à l’Institut ouïghour d’Europe.

Lors de sa séance du 8 avril 2021, le conseil municipal a approuvé la signature d’une charte de solidarité avec le peuple ouïghour et le versement d’une subvention exceptionnelle de 1 000 € à l’Institut ouïghour d’Europe. Une délibération qui faisait suite à un vœu adopté en octobre 2020 manifestant la solidarité de la Ville avec les populations du Xinjiang subissant la répression massive du régime chinois.

Le 15 avril 2021, le maire Philippe Bouyssou a reçu des représentants de l’Institut ouïghour d’Europe, dont sa présidente Dilnur Reyhan. « La situation exigeait une prise de position politique de notre Ville sur le sort que subit le peuple ouïghour en Chine, a affirmé le maire. L’humanité est marquée par le fait qu’aujourd’hui de nombreux peuples à travers le monde sont victimes de répressions sauvages, de négation de leur existence même. C’est le cas du peuple ouïghour, non seulement parce qu’il est musulman, mais du fait de sa culture. Ce que lui fait subir le régime chinois s’apparente à mon sens à un crime contre l’humanité. »

La charte de solidarité comprend six articles visant à soutenir le peuple ouïghour, à exiger des sanctions internationales contre la Chine ou encore à protéger la diaspora ouïghoure de France.

« Ces actes sont vraiment importants, a déclaré Dilnur Reyhan. Ivry fait partie des vingt premières villes de France à signer cette charte. La population ouïghoure sur place en sera informée. » Le maire ainsi que Sabrina Sebaihi , adjointe en charge de la Santé, et Nathalie Leruch, adjointe en charge des Relations internationales ont proposé une participation de l’association à Ivry en Fête 2022 et au prochain Festival des solidarités internationales de novembre 2021. Une Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen encadrée a été offerte aux membres de l’association. Dilnur Reyhan a apprécié : « C’est un cadeau qui trouvera une bonne place dans notre futur local à Paris ! »

Vœu municipal relatif à la situation du peuple Tamoul du Sri Lanka

L’engagement de la Ville d’Ivry-sur-Seine auprès du peuple Tamoul

Ivry-sur-Seine, ville messagère de la paix, est engagée depuis plusieurs années par ses coopérations internationales, par ses actions de solidarité, pour la défense des droits de l’Homme, l’autodétermination des peuples et pour une paix juste et durable dans le monde.
En ce sens, les violations faites au peuple Tamoul au Sri Lanka doivent faire l'objet d'une enquête internationale pour que tous les Sri Lankais retrouvent la Paix. La lenteur de la justice au Sri Lanka et l'absence d'une stratégie visant à poursuivre les responsables des crimes commis par le passé risquent de faire échouer le retour vers la paix, la réconciliation et la stabilité.
Par ailleurs, le 7 janvier 2021, la municipalité a rencontré 5 cyclistes tamouls qui ont traversé la France à la rencontre des élus. Le parcours baptisé « Course pour la justice » avait pour objectif de faire connaitre la cause tamoule et obtenir le soutien de la France lors de la 46e session du conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

  • Considérant l’article 1 de la convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité de 1968, « Les crimes suivants sont imprescriptibles, quelle que soit la date à laquelle ils ont été commis :

a ) Les crimes de guerre, tels qu'ils sont définis dans le statut du tribunal militaire international de Nuremberg du 8 août 1945, notamment les "infractions graves" énumérées dans les Conventions de Genève du 12 août 1949 pour la protection des victimes de la guerre;
b ) Les crimes contre l'humanité, qu'ils soient commis en temps de guerre ou en temps de paix, tels qu'ils sont définis dans le statut du tribunal militaire international de Nuremberg du 8 août 1945, l'éviction par une attaque armée ou l'occupation et les actes inhumains découlant de la politique d' apartheid, ainsi que le crime de génocide, tel qu'il est défini dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, même si ces actes ne constituent pas une violation du droit interne du pays où ils ont été commis. »

  • Considérant les résolutions 3 (I) et 170 (II) de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, en date des 13 février 1946 et 31 octobre 1947, portant sur l'extradition et le châtiment des criminels de guerre,
  • Considérant la résolution 95 (I) du 11 décembre 1946, confirmant les principes de droit international reconnus par le statut du tribunal militaire international de Nuremberg, par lesquelles l'Assemblée générale des Nations Unies « a expressément condamné en tant que crimes contre l'humanité, d'une part, la violation des droits économiques et politiques des populations autochtones et, d'autre part, la politique d’apartheid »,
  • Considérant le préambule de la convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité de 1968, « la répression effective des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité est un élément important de la prévention de ces crimes, de la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, propre à encourager la confiance, à stimuler la coopération entre les peuples et à favoriser la paix et la sécurité internationales »,
  • Considérant l’article 4 de la convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité de 1968, « Les Etats s'engagent à prendre, conformément à leurs procédures constitutionnelles, toutes mesures législatives ou autres qui seraient nécessaires pour assurer l'imprescriptibilité des crimes visés aux articles premier et II de la présente convention, tant en ce qui concerne les poursuites qu'en ce qui concerne la peine; là où une prescription existerait en la matière, en vertu de la loi ou autrement, elle sera abolie ».
  • Considérant l’article 10 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. » ainsi que l’article 6 de la convention européenne des droits de l'homme.
  • Considérant les obligations du Sri Lanka en matière de droits de l’homme envers la population Tamoule, en découle de deux fondements : le droit humanitaire et le droit international des droits de l’homme.

Sur proposition de la majorité municipale, le Conseil Municipal d'Ivry-sur-Seine :

  • Demande le respect des lois et les conventions internationales, et en ce sens, demande l’ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis lors des derniers mois de la guerre ;
  • Considère que l’enquête internationale est essentielle pour que tous les Sri Lankais retrouvent la Paix et rappelle que l'Etat existe pour protéger les droits de tout le peuple sans la discrimination ethnique ;
  • Demande aux Nations Unies de punir fermement les responsables des crimes commis lors de la guerre au Sri Lanka ;
  • Demande à l’Europe et la communauté internationale de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire baisser la tension, travailler pour la paix, la réconciliation et la stabilité entre la population au Sri Lanka ;
  • Considère par ailleurs que l'Europe et la communauté internationale doivent renforcer les sanctions contre les régimes qui ne respectent pas les lois et les conventions internationales.

Avril 2021

Le Sri Lanka, appelé jusqu’en 1972 Ceylan britannique, a été marqué par plusieurs siècles de colonisation. La position stratégique de l’île dans l’océan Indien explique sa conquête successive par les Portugais, les Hollandais puis les Anglais.
L’indépendance, déclarée en 1948, est accordée sans violence, mais la démocratie mise en place échoue à intégrer la minorité tamoule.
La nouvelle constitution de 1978 déclare un Etat unitaire fondé sur un régime présidentiel. En effet, jusqu’en 1978, le Sri Lanka avait un système politique basé sur celui du Royaume uni, le système de Westminster : un parti au pouvoir et un parti d'opposition qui gouvernent l’île.

Points de repères

Les Tamouls du Sri Lanka sont classés en deux groupes distincts :
Les « Tamouls sri lankais » qui vivaient dans le Nord et l’Est du Sri Lanka à l’époque de la colonisation britannique. Les Tamouls du Nord qui se considèrent comme Vedda (habitants originels de l’île). Dans l’Est, ils sont vus comme une basse caste peu civilisée.
Les « Tamouls indiens » qui sont les descendants de groupes d’immigrants indiens, amenés au XIXe siècle par le colonisateur britannique pour travailler essentiellement comme coolies dans les plantations de thé et d’hévéas ou dans le port de Colombo.
Les castes des Tamouls:
La société tamoule est divisée en castes. Les castes sont relativement différentes pour les Tamouls du Nord et les Tamouls de l’Est. Bien qu’elles soient officiellement interdites depuis 1957, les discriminations et les humiliations de castes sont toujours présentes, surtout à Jaffna.
Les religions :
Les Tamouls sont des hindous et des chrétiens. Les musulmans tamoulophones forment leur propre groupe ethnique.
Quant aux cinghalais, peuple du Sri Lanka, ils sont bouddhistes.

  • Chronologies historiques

Après l’indépendance de 1948, une loi a été adoptée en 1949 pour interdire la naturalisation des Tamouls indiens. Cette loi a amené à la création du Parti de l’Etat Tamoul de Ceylan (ITAK), surnommé « Parti fédéral ». En effet, les nationalistes tamouls revendiquent un territoire réservé à leur groupe ethnique et qui s’appelle « Eelam ».
En 1956, le cinghalais devient la seule langue officielle. Cette mesure discriminatoire pour l’entrée à l’université et dans l’administration a entrainé des manifestations tamoules et de la violence.
En 1957, le Parti de l’Etat Tamoul de Ceylan (ITAK) obtient la création de conseils régionaux dans le Nord et l’Est avec des pouvoirs étendus et la reconnaissance administrative du tamoul dans ces régions. Toutefois cet accord a été abrogé en 1958, ce qui a déclenché dans toute l’île un cycle de violences interethniques, dont les populations tamoules sont les principales victimes.
La victoire électorale du parti cinghalais SLFP en 1970 a conduit à l’adoption de la constitution de 1972. Cette constitution affirme que le cinghalais est la seule langue officielle et change le nom du pays en République du Sri Lanka. Le gouvernement a voté aussi l’instauration de quotas d’étudiants par district faisant perdre aux Tamouls l’avantage d’étudier et la suppression des protections contre les discriminations ethniques.
En réaction à cette orientation défavorable aux Tamouls, le Parti de l’Etat Tamoul de Ceylan (ITAK) s’est prononcé pour le séparatisme, alors qu’en 1966, il avait adopté une résolution pour un Etat Tamoul dans un Ceylan uni. A partir du 1972, des combats entre les deux partis ont été déclarés.
En 1976, le Front de Libération Tamoul Uni (TULF), réunissant plusieurs organismes et partis politiques tamoules adopte la résolution de Vaddukoddai (leader politique tamoul), revendiquant l’instauration d’un Etat tamoul socialiste et souverain.
En 1977, le TULF gagne les élections législatives et son chef apparaît comme le leader de l’opposition à l’Assemblée nationale. Cette position du TULF fait émerger des émeutes anti-Tamouls à Colombo, à Kandy et à Jaffna, causant la mort de centaines de Tamouls et des milliers de personnes déplacées.
En 1978, l’UNP, parti politique cinghalais au pouvoir, fait adopter une nouvelle constitution pour un Etat unitaire fondé sur un régime présidentiel.
En 1979, le gouvernement central fait adopter la loi sur la prévention du terrorisme (PTA), prétendant pouvoir résoudre la question tamoule par la voie de la répression. La loi donne des pouvoirs importants aux forces de sécurité, permettant l’arrestation sans mandat judiciaire et la détention en garde à vue pendant 18 mois. Aussi, les actions anti-tamoules se multiplient et sont perpétrées par des gangs cinghalais avec l’encouragement de politiciens de l’UNP.
Dans ce contexte de montée des tensions et sans perspective de négociations, un grand nombre de groupes séparatistes armés tamouls s’est constitué. Ainsi, des groupes comme le PLOTE, TELO, EROS, EPLRF, ENDLF, ENLF, et les Tigres tamouls LTTE se forment ou reforment dans toutes les provinces tamoules du pays pour se protéger des massacres perpétrés par les cinghalais et les forces de sécurités. Après plusieurs tentatives pour faire
reconnaître les droits de la minorité tamoule, ils prennent les armes en 1983 ce qui signe le début de la militarisation du conflit.

Le mouvement des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE)

Les LTTE, souvent appelé Tigres tamouls, est une organisation indépendantiste tamoule fondée en 1976. Le mouvement demande l’autodétermination et la création d'un État Eelam tamoul dans le nord-est de l'île.
Le mouvement regroupait des Tamouls Sri Lankais Hindous, Musulmans, Chrétiens. Il est aussi considéré comme ethnique, car il met en avant le nationalisme Tamoul, même s’il prétend plutôt mettre en avant des idées socialistes.

  • La Force de Maintien de la Paix Indienne (IPKF) (1989-1990)

Les combats depuis 1983 entre les deux partis, tamoul et cinghalais, ont coûté la vie à de nombreux civils.
En juillet 1987, le gouvernement sri lankais signe un accord avec l’Inde pour l’envoi d’un contingent militaire indien dans le Nord et l’Est afin d’arrêter les combats. Ce contingent a été appelé la Force de Maintien de la Paix Indienne (IPKF).
L’accord prévoyait le désarmement des groupes tamouls, le regroupement des provinces du Nord et de l’Est en une seule province et le rétablissement du tamoul comme seconde langue officielle.
Dès le mois d’août 1987, les Tigres tamouls (LTTE), qui avaient une avance technologique et militaire, vont imposer un choix à chacun des groupes tamouls : soit les membres rejoignent les rangs des Tigres tamouls, soit les membres dissidents seront considérés comme des ennemis. Des massacres et attentats organisés par les LTTE ont ciblé certains groupes armés Tamouls. Ainsi, les tensions et les hostilités ont durés plusieurs mois entre les différents partis armés tamouls.
Dès octobre 1987, les LTTE reprennent aussi les hostilités contre des civils cinghalais ce qui a mis fin à l’accord indien. Ainsi, la Force de Maintien de la Paix Indienne (IPKF) s’est alliée avec plusieurs groupes tamouls armés qui sont devenu anti-LTTE.
Suite aux élections législatives nationales de 1989, le groupe soutenu par les LTTE ont obtenu plusieurs voix. Le retour des LTTE a perturbé le fonctionnement des administrations provinciales. Ainsi, pour rétablir la paix, l’Inde fonde l’Armée Nationale Tamoule (TNA) pour combattre les LTTE. En revanche, le président sri lankais craignait cette armée et a donc fourni des armes aux LTTE pour la combattre. La guerre s’est achevée avec une victoire écrasante des LTTE. C’est ainsi la Force de maintien de la paix indienne quitte le Sri Lanka en octobre 1989 et les LTTE deviennent les autorités de la province Nord-Est de l’île.

  • La guerre entre l’Etat sri-lankais et les LTTE (1990-2009)

Contrairement aux attentes du président sri lankais, les LTTE reprennent la guerre contre l’Etat sri-lankais dès juin 1990. Débarrassés de leurs rivaux tamouls, les LTTE multiplient les assassinats de hauts gradés de l’armée et de responsables de l’administration sri lankais.
La guerre avec les forces gouvernementales se poursuit jusqu’en février 2002, date à laquelle le nouveau gouvernement de l’UNP cinghalais signe un accord de cessez-le-feu avec les LTTE sous les auspices de la Norvège. La trêve a cependant été rompue en décembre 2005.
Dès 2006, des combats généralisés reprennent entre les LTTE et les forces gouvernementales.
En 2007, la marine du Sri Lanka coule en haute mer les huit navires-dépôts de LTTE. Ils perdent ainsi leurs capacités d’approvisionnement. Cette destruction a marqué un tournant d’une guerre qui déchirait le pays depuis plus de trente ans.
A partir de janvier 2008, le gouvernement sri-lankais lance une offensive militaire contre les LTTE. Plusieurs milliers de personnes décèdent, majoritairement des civils pris entre les deux feux. En mai 2009, les séparatistes tamouls admettent leur défaite et annoncent vouloir cesser le combat. En revanche, l’armée cinghalais continue les bombardements. Le porte-parole des forces armées annonce qu’« Il n'y a pas de cessez-le-feu, nous allons poursuivre jusqu'au bout nos opérations de nettoyage ».
Les forces de sécurité ont perpétré des enlèvements et fait subir des violences aux Tamouls soupçonnés de liens avec les LTTE. Les autorités sri-lankaises ont réparti la population Tamoul dans plusieurs camps avec des restrictions de sortie et de circulation.
Enfin, lors des derniers mois du conflit, de nombreuses violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire et des crimes de guerre ont été commis.

  • L’après guerre

Le conflit entre l'armée sri-lankaise et l’armée tamoule, qui se battait pour obtenir un territoire indépendant, a duré de 1972 à mai 2009 et a fait, selon des estimations de l'ONU, environ 100.000 morts.
Des organisations de défense des droits de l'homme estiment que de dizaines de milliers de civils ont été tués au cours des derniers mois de la guerre par les forces gouvernementales. Les LTTE ont aussi été accusés d'exactions et d'avoir utilisé les civils comme boucliers humains.
En 2014, le Conseil des Droits de l'Homme a adopté une résolution demandant à l'ONU d’enquêter sur des crimes de guerre et crime contre l’humanité qui auraient été commis entre 2002 et 2009 au Sri Lanka. Mais face à l'opposition frontale des autorités cinghalaises, une telle enquête allait être difficile à mener. Le président sri-lankais Mahinda Rajapakse avait dénoncé cette résolution, dont il juge qu’elle « ne fait que nuire à [ses] efforts de réconciliation ». Toutefois, les lois antiterroristes cinghalais datant de l'époque de la guerre sont toujours en vigueur. Elles permettent d’arrêter sans justification tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement.
En 2016 et 2017 plusieurs rapports ont été publiés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) concernant la guerre au Sri Lanka. Le rapport de 2017 souligne qu'un certain nombre de violations graves des droits de l'homme continueraient à se
produire au Sri Lanka, notamment les abus et l'usage excessif de la force par la police et le recours à la torture.
En 2019, le général Shavendra Silva été nommé au commandement de l'armée sri-lankaise. Selon plusieurs rapports de l'ONU, ce haut responsable de l’armée serait impliqué dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au cours des dernières phases de la guerre.
Aujourd’hui, les tamouls demeurent une minorité dominée. Leurs droits politiques ne sont pas respectés. Cette population vit dans un environnement militarisé, dans la peur constante d’intimidations et de menaces.

Formation à distance des stagiaires animateur.trices sportifs palestiniens

Le projet à Jérusalem-Est, porté par la Ville et ses partenaires, a pour objectif de renforcer la mise en œuvre d’actions socio-éducatives de qualité au service de la population et au profit de la jeunesse, en valorisant l’expertise territoriale française.

Les actions développées par la Ville d’Ivry-sur-Seine et la Fédération Sportive et Gymnique du Travail ont démarré en octobre 2019.

La Ville a dû adapter son projet dans le centre Al Bustan en raison de la crise sanitaire liée à la COVID 19.

En lien avec la FSGT, un processus d’accompagnement et de formation à distance des stagiaires animateur.trices sportifs est en cours depuis mars 2021.

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