Ivry-sur-Seine à la 44ème conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui

Les 22 et 23 novembre 2019 s'est tenu à Vitoria-Gasteiz, en Espagne, la 44ème  édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO).
En accord avec la politique de relation internationale menée par la municipalité concernant le Sahara Occidental, la Municipalité y a pris part. Mehdy Belabbas, adjoint au maire en charge des finances a représenté la Ville à cette occasion. Il était accompagné de membres de l’association AARASD94 (Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique) dont la présidente, Claude Mangin.

La Ville accueille chaque été 6 enfants sahraouis issus de camps de réfugiés de la région de Tindouf en Algérie. Ce dispositif offre à ces enfants un temps de vacances et permet également l’organisation de bilans médicaux au Centre Municipal de Santé.

En 2016, la Ville a désigné citoyen d’honneur Naâma Asfari, prisonnier politique au Maroc et militant des droits de l’Homme. En 2018, Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, a été accueillie à l’Hôtel de Ville lors de sa grève de la faim visant à réclamer un droit de visite à son époux emprisonné. De plus, en février dernier, une délégation politique s’est rendue dans des camps de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf à l’occasion du 43ème anniversaire de la République Arabe Sahraouie Démocratique.

La conférence a permis la mise en réseaux des différents acteurs de la cause sahraouie et traité de grands enjeux thématiques tels que les ressources naturelles, les droits de l’Homme dans des territoires occupés ou encore la consolidation de l’Etat Sahraoui. Un focus particulier s'est fait sur « l’élimination de la violence exercée par le Maroc sur les femmes sahraouies dans les territoires occupés du Sahara Occidental ».

Délégation ivryenne en Palestine pour renforcer les actions de coopération et de solidarité

La Ville d’Ivry est engagée depuis de nombreuses années auprès du peuple palestinien  au travers d’une politique de coopération internationale. Dans ce cadre, une délégation composée de 4 élus et d’un agent de l’administration s'est rendue en Palestine du 27 septembre au 4 octobre 2019. Elle est menée par Madame Séverine Peter, adjointe au maire en charge des relations internationales.

L’objectif de cette délégation était de renforcer les actions de coopération et de solidarité. Dans un premier temps les participants se rendront à Jérusalem, puis au village de Jifna et au camp de Jalazone, situés en Palestine.

Depuis près de 20 ans, la Ville d’Ivry entretient d’importantes relations de coopérations et de solidarité avec la Palestine. En 2009, Marwan Barghouti, homme politique palestinien et prisonnier politique, est nommé citoyen d’honneur de la commune. En 2012, un accord de coopération a été signé entre Ivry-sur-Seine, Jifna et Jalazone avec pour objectif d’impulser de nouveaux projets, notamment autour des échanges (jeunesse, culture…) et d’améliorer les conditions de vie des populations. En 2019, en partenariat avec la Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT) et d’autres collectivités, la Ville d’Ivry participe au lancement d’un nouveau projet sportif et éducatif au centre Al Bustan de Jérusalem Est.

A cette occasion, la délégation a rencontré les différents partenaires des actions de coopérations engagées lors de temps de travail et également nourri des contacts avec les acteurs locaux qui contribuent à la Paix.

Accueil des enfants sahraouis à Ivry

Du 2 au 27 juillet 2019, pour la 11ème année consécutive, la Ville d’Ivry-sur-Seine a accueilli un groupe d’enfants issus du camp de réfugiés sahraouis de Wilaya Auserd (sud-ouest de l’Algérie), poursuivant ainsi son engagement pour le Sahara Occidental.

Six enfants de 10 ans, 3 filles et 3 garçons ainsi que leurs accompagnateurs ont été accueillis à Ivry-sur-Seine avec l’objectif de leur offrir des vacances, loin de leurs difficiles conditions de vie et de permettre également de sensibiliser la population ivryenne à la situation politique et humanitaire du Sahara Occidental.

La première semaine, les enfants ont résidé à Ivry-sur-Seine et bénéficié d’un programme de sorties culturelles (visite de Paris en bateau-mouche, de l’aquarium de Paris, du muséum d’Histoire naturelle, projection de film au cinéma municipal Le Luxy). Ils ont également reçu à cette occasion un trousseau de vêtements et effectué des visites médicales au Centre Municipal de Santé. Une soirée leur a été dédiée lors de la clôture de saison du Hangar le 6 juillet. Ils sont ensuite allés pendant 3 semaines au centre municipal de vacances d’Héry-sur-Ugine en Savoie afin de profiter de diverses activités avec des enfants ivryens.

Leur séjour s’est poursuivi au Havre jusqu’au 12 août avec l’association partenaire du camion-Citerne pour les Sahraouis.

Ce dispositif d’accueil est porté au niveau national par la Plateforme pour la Solidarité avec le peuple du Sahara Occidental et s’inscrit dans la politique de coopération engagé par la Ville depuis plusieurs années.

Solidarité avec les réfugiés sahraouis

Du 24 février au 2 mars 2019, une délégation d’élus et de militants associatifs ivryens se sont rendus dans des camps de réfugiés sahraouis en Algérie. Rencontre avec Séverine Peter, adjointe au maire chargée des relations internationales, qui a présidé cette mission.

IMV hebdo : Quel était l’objectif de cette mission au Sahara occidental ?

Séverine Peter : Au printemps 2018, l’Ivryenne Claude Mangin-Asfari a mené une grève de la faim durant 30 jours car le Maroc lui refusait le droit de rendre visite à son mari Naâma Asfari, militant sahraoui, emprisonné pour des raisons politiques. La Ville avait soutenu Claude, en l’accueillant notamment à la mairie. Nous nous étions alors engagés à aller dans les camps de réfugiés sahraouis, en Algérie, pour nous rendre compte de la réalité de leur situation. Ils sont près de 200 000 à vivre dans cette zone désertique, privés de leur territoire car il est occupé par le Maroc depuis plus de 40 ans ! De plus, nous voulions connaître les conditions de vie des enfants sahraouis car nous en accueillons six tous les étés, depuis dix ans, à Ivry et dans notre centre de vacances des Mathes en Charente-Maritime.

IMV hebdo : Quels ont été les faits marquants de ce séjour ?

Séverine Peter : Nous avons été hébergés par des familles dans le camp d’Aousserd, à côté de Tindouf, dans le Sud de l’Algérie. La précarité des conditions de vie et la rareté de l’eau sont bien sûr marquantes, lorsqu’on vient d’un pays où la surconsommation est la règle. Mais j’ai été surtout frappée par la dignité du peuple sahraoui et sa grande culture ! Ces réfugiés reçoivent une formation de haut niveau au sein du camp, ils parlent par exemple plusieurs langues. Ils sont au courant de ce qui se passe dans le monde entier, en particulier grâce à internet. Ils nous ont même questionnés sur le mouvement des Gilets jaunes ! Enfin, j’ai été touchée par le désarroi de la jeunesse qui envisage de reprendre les armes car elle se sent dans une telle impasse. Cela fait cinq générations que les Sahraouis vivent dans des camps de réfugiés !

IMV hebdo : Pourquoi est-ce important que des élus de la République française, issus d’une collectivité territoriale, défendent la cause sahraouie ?

Séverine Peter : La France, patrie des droits de l’homme, est extrêmement silencieuse sur la question sahraouie à la différence d’autres pays comme l’Espagne, la Suède, l’Afrique du Sud... Depuis des années, les gouvernements français se rallient systématiquement aux positions marocaines. Aujourd’hui, c’est important de témoigner toute notre solidarité à ce peuple qui revendique son autodétermination. Cela fait partie de notre tradition politique depuis notre soutien aux républicains espagnols dans les années 30 ! Mais nous n’étions pas seuls fin février au Sahara occidental : plus de 70 Français étaient présents, mobilisés par l'Association des Amis de la République arabe sahraouie et démocratique (AARASD). Venant de Paris, Marseille, Rezé ou Le Havre, il s’agissait principalement de citoyens, d’associations et de syndicats. Notre délégation* comptait, elle, neuf Ivryens : des élus et des militantes de l'AARASD dont Claude Mangin-Asfari. À l’issue de cette mission, nous avons décidé d’écrire au président de la République française, pour l’alerter sur la situation des Sahraouis et pour développer l’aide humanitaire en provenance de la France.

Propos recueillis par Catherine Mercadier

Délégation Ivryenne dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf

Une mission dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf est prévue du 24 février au 2 mars 2019

A l’occasion du 43ème anniversaire de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), une délégation ivryenne présidée par Madame Séverine Peter, adjointe au Maire en charge des relations internationales et composée de 3 élus et de la directrise du Centre Municipal de Santé d'Ivry est prévue du 24 février au 2 Mars 2019.

Cette délégation a pour objectif de soutenir le peuple sahraoui, de marquer l’engagement de la ville pour la reconnaissance des droits de ce peuple, de découvrir la réalité de la vie dans les camps de réfugiés. 

La ville lance avec ses partenaires un projet sportif et éducatif à Jérusalem-Est

Place aux activités physiques et sportives dans la construction de la citoyenneté et l’émancipation des palestinien.ne.s

Les conditions de vie à Jérusalem-Est sont particulièrement difficiles. Fortement marqué par les conflits entre communautés, le climat général s’est dégradé, notamment depuis la décision des Etats-Unis de déplacer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. La pression quotidienne de colons israéliens sur Jérusalem-Est provoque de nombreuses situations de répression et de discrimination qui poussent les familles palestiniennes à quitter leurs quartiers.

Dans ce contexte, le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine (RCDP) dont Ivry est membre, a réuni plusieurs collectivités françaises autour d’un programme concerté de trois ans. Structurées autour d’activités variées dans les domaines du sport, de la santé, de la création vidéo et du cirque, ces activités se dérouleront au centre culturel et social Al Bustan.

En partenariat avec la Fédération  Sportive et Gymnique du Travail (FSGT), Ivry s’engage dans un projet sportif et éducatif pour le développement personnel et l’insertion professionnelle de la jeunesse du quartier. Des collaborations entre structures associatives et municipalités françaises et palestiniennes permettront le déploiement de nombreuses activités répondant à ces enjeux: éducation des enfants, filles et garçons, promotion des pratiques sportives, notamment féminine et pour les personnes en situation de handicap.

Le programme prévoit également un volet concernant la formation des formateurs et d’animateurs afin de permettre l’implantation durable de pratiques sportives régulières à Jérusalem-Est.

A Ivry, nous considérons le sport comme un outil d’épanouissement personnel et un vecteur de cohésion sociale. Ce projet permet à la jeunesse palestinienne de développer son bien-être, sa santé, sa connaissance de soi et la maîtrise de ses émotions tout en diffusant des valeurs de respect, de solidarité et de fraternité.

Un parloir pour Claude Mangin

Les 14 et 15 janvier, Claude Mangin a pu rendre visite à son mari Naâma Asfari, militant de la cause sahraouie, dans la prison marocaine de Kénitra où il est incarcéré.

Sa pugnacité a payé. Claude Mangin a obtenu un droit de parloir pour rendre visite àNaâma Asfari, son mari emprisonné à Kénitra au Maroc. Et ce, après trente mois d’interdiction d’entrée sur le territoire marocain, quatre expulsions et une grève de la faim d’un mois. Les autorités ont accordé deux rencontres d’1h30 les 14 et 15 janvier à l’épouse du militant pour l’indépendance du Sahara occidental, condamné à trente années d’emprisonnement, et citoyen d’honneur d’Ivry.

« J’ai appris la nouvelle avec surprise alors que j’étais chez mes parents le 26 décembre, raconte Claude Mangin. Mon mari savais que je viendrais mais sans connaître la date : dans la prison de Kénitra où il est incarcéré depuis dix-huit mois, l’accès au téléphone est très limité. »

Naâma Asfari, que sa femme a plutôt trouvé en bonne forme, a écrit un message à cette occasion : « Nous espérons que cette décision est guidée par une bonne volonté et qu’elle sera suivie de beaucoup d’autres actes qui dans un futur proche confirmeront cette volonté d’arrêter la politique de représailles systématiques et de vengeance que nous subissons depuis un an et demi. Nous espérons que c’est le début du respect de tous nos droits en tant que détenus de guerre (civils) et tout particulièrement celui de notre droit au transfert en territoires occupés avant notre libération inconditionnelle. »

Pourquoi l’autorisation de visite a-t-elle accordée maintenant ? Certes, des  tractations ont été menées entre les gouvernements français et marocains, notamment depuis la grève de la faim de Claude Mangin au printemps dernier. Mais selon elle, « j’interprète cette décision comme une volonté du gouvernement marocain de reprendre contact avant qu’une table ronde sur l’autodétermination du peuple sahraoui n’ait lieu en mars. Le dossier des prisonniers politiques sera abordé. Nous ne pensons cependant pas que ceux-ci seront libérés. »

Claude Mangin et ses soutiens restent déterminés. « Je continuerai de m’exprimer le plus possible pour contrecarrer la politique d’invisibilisation du peuple sahraoui », déclare-t-elle. Par ailleurs, du 24 février au 1er mars, elle participera à une délégation composée de journalistes et politiques, dont quatre Ivryens, les adjoints au maire Séverine Peter, Bozena Wojciechowski, Mehdy Belabbas et Marianne Petit, médecin-directeur du Centre municipal de santé, dans les camps de réfugiés de Tindouf (Algérie).

Thomas Portier

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